Bon, c'est nul, mais est-ce vraiment une surprise ? Danny Trejo aura beau tenter de se forger une carrure dans des films à petit budget à l'image de Statham ou Seagal (il est particulièrement productif, en cumulant plusieurs films par an), il ne fait jamais illusion, ou alors extrêmement brièvement (son rôle dans le remake d'Halloween, de loin le meilleur de sa carrière avec le barman d'Une nuit en enfer et le Machete du faux trailer). Tout le reste n'est qu'étalage de son absence de talent, du degré zéro de jeu d'acteur, qui ne peut fonder son capital sympathie que sur le degré what the fuck des productions dans lesquelles il joue (mention spéciale à Machete Kills, point d'orgue de mauvais goût, tellement assumé qu'il en devient insultant). Ici, c'est Kick Ass version Charles Bronson. Peut être l'un des rôles où il a d'office une de ses plus sympathiques étoffes. Le vigilante, c'est un genre qui m'attendrit facilement, car il répond de façon politiquement incorrect à des problèmes de violence à même de parler à chacun. Ici, l'intro, clichée et convenue, fait parfaitement son office. L'exposition du mécanisme du buzz est téléphonée, mais fonctionne. Puis c'est la débandade. Bad ass compile alors les vulgarités et la beauferie avec une complaisance lassante, en tentant de la diluer par un peu de politesse (quelques actes citoyens bienveillants) et quelques gnons à sang numérique qui laissent pantois. Voir Ron Perlman faire une apparition relève de l'arnaque, il semble clair qu'il n'a dû participer au tournage que pendant une journée avant de se tirer vite fait de cette galère. Et contre toute attente, ce faible budget remporte un timide succès. Parce qu'on aime les vigilantes, et que notre époque, où se manifeste régulièrement l'impolitesse et la brutalité, brasse des frustrations quotidiennes et facilement immersives. Mais le côté vigilante est un leurre. Bad Ass est une connerie qui n'use pas de second degré, ou alors qui le souligne avec un cynisme qui étouffe. Même si le bon fond reste dans le paysage (quand même, le vétéran redresseur de torts, on l'aime un peu), les dialogues sont si pathétiques et le niveau si affligeant qu'il est difficile de considérer sérieusement Bad Ass comme autre chose qu'un DTV vite fagoté et balancé dans la masse. Alors que d'autres s'attaquent au sujet avec sérieux (Savage), Bad Ass racole avec les bas fonds des scénarios, et s'en tire à très bon compte au vu de sa popularité. Espérons que la suite relève le niveau...
Voracinéphile
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le 10 sept. 2014

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Voracinéphile

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