Plutôt habituée de la part de Lamberto Bava à des séries B certes souvent divertissantes mais d'une qualité tout de même fort moyenne, j'avais envie depuis longtemps de m'attarder sur sa première réalisation : Macabro. Et quelle belle surprise didon !

Sorti en 1980, le film s'inspire du giallo non pas pour son scénario mais plutôt pour son atmosphère, ses décors et sa musique.
C'est bien fait et l'histoire est en parfaite symbiose avec son titre bien que l'on pourrait allègrement lui en substituer un autre encore plus adéquat : "Malsano". Je ne vous en révélerai rien ici, vous en avez déjà appris suffisamment grâce à son synopsis - où alors il est temps d'y jeter un œil - juste je préciserais que bien que certains rebondissements demeurent prévisibles une fois plongé dans le film, le scénario reste plutôt original.
Et un peu dégueulasse, ça oui.

Un bon film c'est aussi de bons acteurs et ici les interprètes sont convaincants. D'abord Lucie, la fille mi-psychopathe mi-possessive mais 100% tête-à-claque qui est parfaitement incarnée par la jeune Veronica Zinny ; ensuite Robert, le colocataire de la mère adultère Jane qui semble d'ailleurs très émoustillé par cette dernière et que l'on a pendant un bon moment un peu de mal à cerner. Stanko Molnar joue très bien cet homme aveugle, ce qui rend certaines scènes encore plus ambiguës, et est de plus très agréable à regarder ce qui ne gâche rien... Bah quoi ? J'n'ai jamais prêché une objectivité à toute épreuve puis j'y vois moi, alors j'en profite ! (pardon Robert).

Après je ne monte pas ma note plus haut parce que Bernice Stegers, l'actrice principale du film ne m'a pas totalement convaincue, toute en rires solitaires de désaxée et en regards fixes de désaxée pour bien montrer que, eh ! Elle est désaxée. Des fois qu'on en douterait encore malgré ses agissements.
Et aussi pour une grosse incohérence du scénario qui n'étant pas explicitée me fait tout du long me dire "Mais comment, COMMENT, après un an en asile peut-elle avoir ... ?!?" (je ne peux en dire plus sinon je vous balance tout, vous gâche le film et z'allez m'en vouloir ad vitam eternam ou au moins pendant une minute trente)

Pour conclure, je dirais bien à ceux qui s'intéressent à ce genre de cinéma de ne pas se laisser influencer par de mauvais a priori qu'ils pourraient avoir à l'encontre de Lamberto Bava et de tenter l'expérience macabre qu'il nous propose ici.

Et la toute fin est géniale.

Kitch.

Mais géniale.
Pravda
7
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le 5 août 2014

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Pravda

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