Bambi, le célèbre Classique d'animation Disney de 1942, est souvent célébré comme un chef-d'œuvre visuel. Sa beauté technique et son approche poétique du monde naturel ont défini des générations de films d'animation. Cependant, en dépit de ces qualités artistiques incontestables, le film souffre de faiblesses structurelles et narratives qui l'empêchent d'atteindre la perfection. Cette critique explore la splendeur intemporelle de la forêt de Disney, tout en soulignant les ruptures de rythme et les choix thématiques discutables qui nuancent son statut de classique.
Les points forts
- L'Excellence de l'Animation : Bambi demeure une référence technique. L'utilisation de la caméra multiplane pour donner de la profondeur à la forêt est révolutionnaire. Les mouvements des animaux, étudiés avec un grand soin par les animateurs, leur confèrent une grâce et un réalisme saisissants, faisant du film une véritable œuvre d'art visuelle.
- Les Personnages Adorables : Le trio juvénile (Bambi, Panpan et Fleur) est un succès total. Ils incarnent l'innocence de l'enfance avec un humour et une maladresse qui rend la première partie du film immédiatement attachante et légère.
- L'Hymne à la Nature : Le film réussit à faire de la forêt un personnage à part entière, capturant la beauté des saisons et le cycle de la vie avec une poésie visuelle rarement égalée dans un dessin animé.
Les points faibles
- Choc Brutal et Déséquilibrant : La mort de la mère de Bambi est le point de rupture thématique le plus lourd. Bien qu'elle soit essentielle au récit initiatique, elle est introduite avec une brutalité émotionnelle qui ne laisse aucune place à la subtilité.
- Conséquence : Ce traumatisme est si puissant qu'il dévore la tonalité légère établie précédemment. Il est difficile pour le film de se reconstruire ou pour le jeune public de retrouver l'émerveillement après un événement aussi sombre.
La Structure Narrative Fragile
- Rythme Épisodique : Le film est avant tout une succession de vignettes illustrant le passage des saisons. Cette structure, très descriptive, empêche l'établissement d'une tension dramatique constante. Les longueurs se font sentir entre les rares moments d'action (la chasse, l'incendie).
- L'Adulte Passif : Une fois la tragédie passée, Bambi devient un personnage plus effacé et passif. La romance avec Féline et la résolution du conflit avec Ronno sont traitées trop rapidement, manquant de l'intensité et du développement nécessaires pour l'acte final.
Conclusion
Bambi est un classique incontournable pour son génie artistique et technique qui a influencé des générations d'animateurs. Cependant, il est un film narrativement imparfait. L'impact disproportionné et traumatisant de sa scène la plus célèbre, associé à un rythme inégal et à une structure par trop épisodique dans sa deuxième moitié, empêche Bambi d'être considéré comme une œuvre dramatique parfaitement aboutie, même s'il reste une méditation visuelle magnifique.