Deuxième OSS 117 réalisé par André Hunebelle, et deuxième interprétation de Kerwin Mathews dans le rôle titre, après "OSS 117 se déchaîne". Ce dernier avait fait un joli succès à l'époque (plus de 2 millions de spectateurs !), il aurait été facile de rester dans son sillage. Pourtant, avec "Banco à Bangkok pour OSS 117", la barre est placée plus haut. Est-ce par ambition ou, tout simplement parce que la concurrence directe (James Bond, pour ne pas le citer) montait les enchères ?
Toujours est-il que le film corrige plusieurs défauts de son prédécesseur. On remplace le noir & blanc par de la couleur. Et le cadre sage de la Corse par le dépaysement de la Thaïlande, avec un tournage sur place. En résulte un film qui respire l'exotisme, de manière plaisante. Trop peut-être, Michel Magne utilise régulièrement des sonorités "asiatiques" très clichés, qui ont mal vieilli.
Par contre, dans les améliorations, ils ont dégagé le thème yéyé ridicule de "OSS 117 se déchaîne". Pour une BO à l'ambiance polar, pas toujours appropriée, mais c'est déjà mieux.
Pour le reste, on retrouve des combats aux chorégraphies un peu rigides. Une post-synchro pas hyper propre. Des blagues pas drôles. Un scénario téléphoné, statique, et sur-explicatif. Je me répète à chaque critique de cette franchise : Michel Hazanavicius n'a pas eu à exagérer grand chose pour pondre ses parodies dans les années 2000 !
Mais il y a quand même de jolis décors. Des scènes d'action qui fonctionnent. Telle cette séquence de voiture piégée. Ou ce final dans le repaire des méchants, avec un inquiétant Robert Hossein (bon par contre il faudra lui dire que la peste n'est pas un virus mais un bacille !). Quant à Kerwin Mathews, il gagne en confiance dans le rôle. Peut-être trop : il sera évincé du troisième volet car il réclamait un trop gros cachet.
Restent enfin les blagues et réactions machistes du protagoniste. Avec l'humour à deux sous, elles apparaissent totalement ringardes, voir choquantes aujourd'hui. Mais il faut se dire que c'était l'époque, James Bond n'était pas beaucoup plus fin avec la gent féminine dans les 60's !