Descendu naturellement par la critique en tant que « nouveau film d'action avec Nicolas Cage » (il n'en faut pas plus aujourd'hui), Bangkok Dangerous est le remake du film éponyme des frères Pang qui réalisent eux-même cette refonte américaine où nous suivons Joe, tueur froid et sans attache, qui effectue des missions sans sourciller. Afin de rester en vie, ce professionnel a quatre règles : ne pas poser de questions, ne jamais s'attacher à qui que ce soit, effacer la moindre trace et partir au bon moment.


Débarqué pour un mois à Bangkok afin d'éliminer quatre cibles, il va devoir enrôler un jeune pickpocket pour effectuer quelques transactions d'informations mais va également tomber peu à peu amoureux d'une jolie pharmacienne sourde et muette (renvoyant directement au héros du premier film). Progressivement, Joe va changer d'attitude, modifier ses habitudes et enfreindre toutes ses règles, se mettant lui et ses nouveaux proches en danger. Dans le rôle principal, Nicolas Cage s'avère parfait : froid, déterminé, peu souriant et dynamique ; l'acteur en grande forme pour un film d'action.


À ses côtés, l'acteur thaïlandais Chakrit Yamnam (très convaincant) et la star hong kongaise Charlie Yeung, pas vraiment crédible en sourde-muette mais très attachante. L'histoire de ce thriller pas original pour un sou mais néanmoins intéressant monte crescendo avec un rythme soutenu, parsemé de quelques séquences d'action sanglantes et de passages plus romantiques. Malheureusement, peut-être poussés par une quelconque surenchère amerloque, les frères Pang foirent leur mise en scène censée être un tant soit peu tape-à-l'œil mais qui ne réussit pas à égaler les vrais films du genre ricain. L'image est très laide, la photographie catastrophique, les cadrages calamiteux et certaines scènes étouffées sous un montage épileptique agaçant (l'assassinat dans la piscine).


Les scènes d'action sont également très inégales, palpitantes sur papier mais hélas peu entraînantes à l'écran, comme cette course-poursuite en hors-bords qui fait pâle figure comparé à celle de L'Homme au pistolet d'or, de trente ans son aîné. Fort heureusement, cela n'empêche pas ce remake d'être un bon remake et, en soi, un très bon thriller à tendance dramatique sous l'éternel fond de rédemption qui permet notamment à son acteur principal de redorer un minimum son blason.

Créée

le 3 avr. 2019

Critique lue 1.3K fois

3 j'aime

Critique lue 1.3K fois

3

D'autres avis sur Bangkok Dangerous

Bangkok Dangerous
MalevolentReviews
4

Un remake injustement critiqué

Descendu naturellement par la critique en tant que « nouveau film d'action avec Nicolas Cage » (il n'en faut pas plus aujourd'hui), Bangkok Dangerous est le remake du film éponyme des frères Pang qui...

le 3 avr. 2019

3 j'aime

Bangkok Dangerous
Gnouf
1

Critique de Bangkok Dangerous par Gnouf

Un navet de haute voltige. Tout, dans ce film, est mauvais, à commencer par Nicolas Cage, expressif comme une endive. Les scènes d'actions, complètement ringardes, ne suffisent pas à sauver un...

le 18 oct. 2010

3 j'aime

Bangkok Dangerous
Fêtons_le_cinéma
7

Le crépuscule du héros

La véritable réussite de Bangkok Dangerous, polar au scénario classique, tient à la mise en scène virevoltante que nous offrent les Frères Pang, à mi-chemin entre le réalisme brut et l’onirisme...

le 12 juil. 2020

2 j'aime

2

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10