Barfly
6.9
Barfly

Film de Barbet Schroeder (1987)

Dans la vie d’Henri Chinasky ça sera plutôt dans l’autre sens, parce que tout commence par un bon, au moins un, pas forcément bon, verre de whisky. Rien de tel pour lui mettre la tête à l’amour. Et Wanda elle est comme lui, elle aime bien le whisky. Mais pas trop l’amour : “I want never fall in love. I don't wanna go through that. I can't.” Et il lui répond, de sa voix très étrange, avec ces intonations sorties de nulle part : “Don't worry. Nobody's ever loved me yet.” Nous voilà dans le thème ; c’est parti pour quelques coups dans le nez, et autant dans la gueule, mais malgré son agenda bien rempli – chercher du travail, quand on en veut pas, ça prend du temps – Chinasky trouve encore quelques instants pour composer un peu de poésie. Il faut bien l’écrire sa légende.

Je n’imaginais pas du tout Bukowsky (d’ailleurs, je n’imagine pas du tout les choses, mais je vous en parlerai plutôt (peut-être) dans la critique de Un privé à Babylone) comme ça, et pourtant, il parait que sa vie ressemblait à ça, la vie d’un vieux dégueulasse me semblait bien plus sale – vieux dégueulasse ça sonne Hara Kiri dans ma tête – je vous laisse imaginer ma surprise en découvrant Mickey Rourke, un peu classe – enfin, vous voyez ce que je veux dire – avec sa voix bizarre, et trainante, ces intonations qui rythment tout n’importe comment. Je me sens comme réconcilié avec le portrait négatif que je m’étais fait du Charles, mais je m’égare.

Résumons, huit ; des points pour l’ambiance un peu tendre et un peu sale, d’autres pour Mickey et pour Faye qui est elle aussi plutôt cool dans son rôle de paumée-perchée (Ca ressemble beaucoup à panier-percé, étrange.),, c'est drôle comme tout, parce que le vrai scénario, c'est Bukowsky - personne ne parlera jamais assez bien de vous que vous-mêmes -, et plein d’autres raisons constructives qui m’échappent là ; mais il est tard.
JZD
8
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le 5 sept. 2012

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J. Z. D.

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