Wait till they get a load of me

Le milieu des années 80 permet à Batman de revenir en force. Le Dark Age des comic books vient de s'ouvrir, et quel meilleur représentant que l'homme chauve souris, porté par la plume du légendaire Frank Miller dans son Dark Knight Returns? Jamais en retard lorsqu'il s'agit de s'emparer d'une franchise juteuse, la Warner saute alors sur l'occasion et offre sa chance alors celui qui n'est encore qu'un jeune réalisateur talentueux : Tim Burton.

L'imaginaire gothique du metteur en scène n'a pas encore été recopié à l'infini, et sert en l’occurrence parfaitement l'univers du justicier masqué. Le Gotham City de Burton correspond parfaitement à l'idée que l'on pouvait s'en faire à l'époque : ville-Etat tentaculaire où les gratte-ciels côtoient les allées sombres. Son Batman ressemble parfaitement à celui des débuts de DC comics, tout en intégrant certains des éléments les plus à la mode dans son ambiance.

Fini la galerie de vilains, place au plus emblématique d'entre eux, le Joker, qui retrouve son aspect psychopathe sous les traits d'un Nicholson une nouvelle fois impeccable. On pourra reprocher au réalisateur d'avoir fait une entorse à la chronologie Batmanienne (néologisme, quand tu nous tiens) en en faisant le tueur des parents de Bruce Wayne, mais après tout, à chacun de s'approprier le mythe pour mieux le partager... En revanche, Michael Keaton se révèle un choix surprenant et pas forcément le mieux à même d'incarner le super-héros.

Redonnant à Batman sa place de prince de la nuit, Burton contribue à rendre au film de genre ses lettres de noblesse, et à l'homme chauve-souris sa place auprès de son compère Superman, dont les déclinaisons sur grand écran commencent à s’essouffler. S'il prend un certain nombre de libertés avec l'univers DC, ce que les puristes pourraient lui reprocher, l'univers gothique qu'il parvient à restituer colle parfaitement à l'aspect sombre de la BD de l'époque. Bien qu'ayant pris un petit coup de vieux (et c'est bien normal, pour l'époque) ce Batman conserve tout son éclat, même aujourd'hui.

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le 20 juil. 2012

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Hyunkel

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