Le duo Christopher Nolan et David S. Goyer réalise un des meilleurs Batman adapté au cinéma. Après le dernier film Batman et Robin de Joe Schumacher (qui est très mauvais), il aura fallu attendre huit ans que Nolan décide de repartir à zéro en racontant le passé de Bruce Wayne avant de devenir le Chevalier Noir de Gotham. En reprenant les rennes du héros de DC Comics, Nolan avait déjà affirmé une trilogie. En réalisant ce film, Nolan nous offre un Batman, sous les traits de Christian Bâle, plus fort et plus sombre que ces précédents (en comparaison à Adam West, Michael Keaton…).
Batman Begins réalise la meilleure audience et explose au box-office lors de sa sortie au cinéma en 2005.
LE Batman de Christopher Nolan
Dans cette REnaissance de Batman, Nolan pousse son personnage dans la noirceur et la douleur, se posant la question si Batman est réellement un héros ou un simple justicier de la nuit. Contrairement à ses prédécesseurs le Batman de Nolan est un homme qui a de la colère, comme le dit Bruce à Ra’s : « C’est la colère qui me domine aujourd’hui », endeuillé par la mort de ses parents et qui n’a pas la notion de justice. Au départ, Bruce est prêt à tuer le meurtrier de ses parents ce qui ne fait pas de lui un héros. À la base, Batman n’est pas un héros ou un super-héros, c’est juste un homme qui a subi une enfance tourmenté, qui a toujours eu du mal à accepter la réalité et qui se définit par sa souffrance. Nolan montre cette facette de Bruce, de l’enfant et de l’adulte, il a ce même visage de la peur et de la souffrance ce qui manquait dans le Bruce Wayne de Tim Burton (Batman de 1989) et Joe Schumacher (Batman Forever de 1995).
Alors que le nouveau costume de Batman de Zach Snyder (Batman v Superman Dawn of Justice de 2016) rend sa forme plus moulante et plus légère, style latex. Nolan crée un Batman en armure new design. Entre ses deux costumes on devine tout de suite lequel est plus résistant. Alors que le costume de Batman de Tim Burton et Joe Schumacher fait du genre plastique renforcé.
Les personnages du film
Dans sa quête de recherche, Bruce est un homme qui au lieu de passer sa vie à jouer les playboys milliardaires (à dépenser son argent dans les sciences et l’art de combattre) à quitter sa ville pour apprendre ce que ça fait que de vivre comme tous les autres, à être un homme. Dans les premières images de Bruce à l’âge adulte, on le trouve dans une prison du Bhoutan, ce qui fait de lui un simple homme égaré, perdu et tombé (n’importe qui pourrait se trouver dans cette situation). Nolan travaille sur le masque de Bruce Wayne. Car n’oublions que Bruce Wayne est autant une énigme que Batman. Nolan utilise les expressions et la manière de parler chez Christian Bâle pour lui donner cet aspect neutre quand il joue Bruce Wayne que quand il joue Batman il utilise sa grosse voie pour essayer de faire peur. Le seul inconvénient est que le Bruce Wayne de Nolan n’est pas un grand détective et qu’il ne réfléchit pas assez.
En ce qui concerne les autres personnages, six acteurs retiennent notre attention dans le film, dont un est moins important que les autres (placé en dernier), quant aux autres et bien on s’en fiche.
• Liam Neeson AS Ra’s Al Ghul : on ne pourra pas dire que Liam Neeson interprète un des ennemis les plus connus du Batman, mais on pourrait croire qu’il est cherché à fixer la barre un peu haut. Delà à jouer la comédie en se faisant passer pour un sous-entend (alors qu’on devine tout de suite que c’est lui) et faire répandre le chaos dans Gotham, n’est pas surprenant. Il joue les sentimentales à une scène et dévoile son côté faible ce qui montre que Ra’s n’est pas insensible. Sans oublier le combat où il ne se rend même pas compte que Bruce a saboté le tramway (bravo !)
• Michael Cane AS d’Alfred Pennyworth : alors que Michael Gough jouait un majordome dès plus emblématique (RIP), Michael Cane joue un Alfred Pennyworth qui se fait entendre, la voie de la raison. Pendant que son maître joue les chauves-souris, Alfred tente tant bien que mal de résonner Bruce à plusieurs reprises (déjà avant qu’il ne quitte Gotham). Son rôle dans ce film est de veiller sur le dernier descendant de la famille Wayne, même quand le manoir est en feu, ce n’est plus un majordome c’est un héros.
• Katie Holmes AS Rachel Dawes : un nouveau personnage féminin qui fait son entrée dans le DC Comics (why not ?). Nolan et Goyer crée une amie d’enfance aux yeux de Bruce Wayne. Rachel Dawes s’est être tenace et obnubilée quand elle le veut et abandonner ne fait pas partie de son vocabulaire. Elle connait Gotham, elle travaille au bureau du procureur et quand elle joue les demoiselles en détresse, elle n’hésite pas à crier (elle ferait presque rappeler Kim Basinger à Vicky Vale dans Batman mais en nouvelle génération).
• Gary Oldman AS James Gordon : si on oublie Pat Hingle, Gary Oldman interprète James Gordon avec succès. Un sergent au bas de l’échelle devenu seulement Inspecteur en un film (ça vaut bien un 8/10). Gary Oldman joue parfaitement son rôle dans le sergent protecteur de Gotham. Entre travailler avec la police corrompue ou avec Batman, je choisis le Batman sans hésiter.
• Morgan Freeman AS Lucius Fox : première apparition au cinéma du PDG de Wayne Enterprises. Entant que simple fonctionnaire au commencement, Lucius Fox apporte notre attention sur le film. Morgan Freeman joue peut-être un de ses meilleurs rôles en incarnant un personnage important de l’univers Batman qui évolue.
• Cillian Murphy AS Dr. Jonathan Crane : évidemment Nolan et Goyer devaient ajouter une autre personne assez connu des ennemis de Batman. C’est donc à Cillian Murphy qu’ils ont demandé d’interpréter le Dr. Jonathan Crane alias Scarecrow. Malheureusement, ce personnage est le plus décevant. On a droit à un Dr. Crane qui fait tâche dans le scénario, sa toxine qui n’est même pas une vraie toxine de terreur (regarde le jeu Arkham Knight), qui porte un masque non terrifiant et sans importance. L’Asile d’Arkham lui appartient, grosse erreur.
Les effets visuels
Le dernier point négatif à noter de ce film, il y a beaucoup de scène en mode "landscape" – la caméra qui se déplace sur un faux décor – sur la moitié du film. Nolan accorde un peu trop d’importance sur les lieux et les décors du plateau de tournage (les scènes surplombant les montagnes de Nanda Parbat sont dispensables).
Nolan donne un aspect tragique sur la mort des parents de Bruce, mais il n’y a pas la moindre trace de sang et l’aspect "je ferme les yeux avant de mourir" gâche le scénario.
Et puis dans les scènes de combat du film, Nolan montre les enchainements sans pour autant donner l’impression réelle du combat (on voit bien que les coups sont faux). Mais, il laisse quand même entendre le craquement des os.
Conclusion
Batman Begins de Christopher Nolan est un excellent film du DCEU retraçant les origines de Bruce Wayne. Il a ses inconvénients et ses fautes dans le scénario et les personnages mais s’en sort plutôt bien dans les critiques de sortie. Christian Bâle garde son rôle pour la trilogie, même s’il ne se voit pas comme le meilleur acteur pour jouer Bruce Wayne/Batman.