… Mais un baiser peut être mortel aussi si on y met son cœur !

Suite au succès phénoménal du premier, le réalisateur Tim Burton rempile pour un second opus du chevalier noir, avec plus de liberté artistique dans le scénario contrairement à ce qu'il a eu droit pour le premier film. Il laisse tomber certaines idées prévues par les producteurs comme l'insertion de Robin et on se concentre plus sur une histoire qui va permettre au public de découvrir de nouveaux protagonistes de l'univers Bob Kane, avec efficacité et simplicité. Tout commence par une introduction pour le moins assez effrayante et interrogative d'un nouveau-né qui n'a apparemment rien d'humain, au point même que ses parents s'en débarrassent en le balançant dans les égouts, sans la moindre hésitation.


Je dois dire que c'est un début assez étrange et troublant, j'avais même l'impression que j'allais visionner un film d'horreur mais fort heureusement, la musique sensationnelle de Danny Elfman nous remet efficacement et vite fait dans le contexte. Il faut le dire, Tim Burton frappe très fort, il indique à son public d'une manière évidente que ce second opus allait être encore plus remarquable que le premier. C'est justement ce que la séquence d'invasion affolante de clowns meurtriers dans les rues de la ténébreuse et sombre ville de Gotham confirme, avec en prime l'arrivé du chevalier noir qui fait une rentrée fracassante avec sa puissante Batmobile bourrée de gadgets.


C'est sûr, Tim Burton change de formule, il ne perd pas son temps et ne s'éternise pas sur les choses inutiles, il passe direct à l'essentiel. L'un des plus grands atouts majeurs de cette production, c'est le casting. Comme dans le premier opus, on découvre un Michael Keaton méfiant et attentif à tout ce qui passe autour de lui, avec un développement personnel de Batman plus approfondi et une interaction avec ses opposants plus salutaire que celle dans le premier film. L'une des grosses surprises dans cette production, c'est l'époustouflante interprétation du Pingouin par Danny DeVito. On ne peut pas dire qu'il incarne son rôle à la légère, il exprime ses plus fortes émotions avec conviction, a une démarche très particulière et manipule les gens d'une manière très subtile.


Ce dernier est le parfait genre d'antagoniste qui cache bien ses véritables intentions, c'est comme s'il jouait de la comédie sans que ce ne soit vraiment de la comédie comme on aimerait en voir. C'est un méchant qui m'a bien surpris, peut-être pas autant que Jack Nicholson dans le premier film mais c'est un antagoniste qui a reçu un traitement scénaristique très bénéfique pour ce qui est de créer un genre de mal inattendu et déroutant. Cependant, ce n'est pas Danny DeVito qui m'a le plus surpris, ma plus grande satisfaction revient surtout l'actrice à Michelle Pfeiffer dans le rôle de la féline et sulfureuse Catwoman.


Avec elle, c'est la totale. Celle-ci joue beaucoup avec sa féminité pour manipuler la gente masculine, tire de très bonnes répliques qui font allusion aux femmes, envoûte Batman pour son petit plaisir personnel et subit sans arrêt des malheurs avec presque tous les hommes qu'elle fréquente. L'actrice profite surtout d'une écriture gratifiante de la superbe vilaine, avec son instabilité psychologique, son air innocent et sa détermination à agir selon ses règles. Et surtout, elle marque considérablement les esprits avec sa tenue moulante et son fouet qui lui donnent un parfait profil de maitresse SM. Ces trois derniers forment un trio de protagonistes qui font tout l'essentiel du film, ce sont les ingrédients minimum pour construire un scénario solide et brillant.


Comme je l'ai dit, le réalisateur tenait vraiment à développer un opus plus captivant et plus sensationnel que le premier opus. Il utilise un peu la même formule que celle du premier mais en mettant plus d'importance sur les conflits et sur les scènes mouvementées, avec toujours le principe de dérouler un scénario dans une ville anxieuse et funeste. On peut compter quelques bonnes idées qui renouvellent un peu la vision du premier opus comme les clowns qui saccagent la ville avec festivité et amusement ou notamment le fait de conduire une Batmobile contrôlée à distance par un Pingouin profiteur.


C'est clair, Tim Burton a su mélanger plusieurs genres de maladie psychiatrique comme la schizophrénie, le mal-être ou la difformité physique pour créer une définition de monstruosité qui dépasse bien nos attentes. Le réalisateur n'a rien perdu de ses notions ou de son savoir dans la technicité. Une mise en scène impeccable, une gestion des jeux d'acteurs exemplaire et un rythme tout à fait acceptable, le réalisateur signe tout simplement un grand film de super-héros purement exemplaire et étonnamment spectaculaire. 9/10



Que voulez vous ? Du parfum ? Des bijoux ? Heuuu ... Une phénoménale pelote de laine ?


LeTigre

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