L’étrangeté plastique de ce Batman Ninja suffit à peine à masquer un scénario rachitique qui multiplie les poncifs et condamne ses personnages à l’explicitation permanente des situations qu’ils sont en train d’affronter, qu’il s’agisse des moments dramatiques ou des séquences d’action. L’hybridation culturelle, parfois grossière – pensons au logo chauve-souris placé un peu partout, jusque sur un char traditionnel –, propose néanmoins une série de visions cauchemardesques déroutantes et donc précieuses, à l’image de l’ouverture et de l’engloutissement représenté. Si la cohérence demeure souvent absente, et le grotesque tout proche, reconnaissons à ce produit bâtard quelques légères qualités, semences qu’il serait bon de faire germer dans un sol plus riche et davantage maîtrisé.