Avec la suite vient l’amour. Il ne convient guère de juger Beethoven 2 sur son puritanisme congénital, base déjà présente dans le premier volet et qui reflète les préoccupations d’une société à protéger les siens. L’ambition dudit film consiste à peindre l’élargissement de la structure familiale par le biais des relations amoureuses ; en ce sens, les tribulations du chien équivalent à celles de la jeune Alice Newton, dont le cœur bat pour Taylor Devereaux. Deux initiations à l’amour se croisent et s’enrichissent mutuellement, dans un même souci de moralité et de transmission des valeurs. Le souci, c’est que fraîcheur et originalité ont ici disparu, laissant la place à une avalanche de petites saynètes sympathiques mais sans plus. Le plaisir de retrouver cette famille et de partager, une fois encore, leur quotidien mouvementé, suffit à passer un bon moment. Pourtant, cette famille paraît changée, reflet déformé et stéréotypé. Tout semble forcé : le jeu des comédiens exacerbe les affects, la partition de Randy Edelman contraint l’émotion et apporte la seule magie à un ensemble trafiqué et fait à la va-vite. Il y a toujours ce petit quelque chose de trop qui empêche les scènes de fonctionner, une lourdeur dans l’exécution, un refus du naturel. La farce n’est est que plus renforcée, certes. Mais ce deuxième film atteste néanmoins une fragilité – surtout un épuisement de ses enjeux – qui laisse la porte ouverte aux dérivations impropres que nous lui connaissons (Beethoven 3, 4, 5 et 6). Mignon mais lourdaud.

Créée

le 26 août 2019

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