Let Me Sing You a Waltz

2003, Paris, un amour retrouvé...

Ce film en plan-séquence nous entraîne durant une heure et vingt minutes aux côtés de Céline et Jesse, deux jeunes trentenaires s'étant connus neuf ans auparavant. Le film commence. Lui est dans une librairie, occupé à se faire interviewer pour son dernier roman tout juste sortie, elle c'est un de ses lieux favoris à Paris lui explique-t-elle, alors elle est venue. Leur regard se croise à travers la vitre, et on sent l'émotion. Ce regard perdu de vue à Vienne neuf ans plus tôt et qui a laissé des traces...

Au fur et à mesure du film les deux personnages se livreront, Jesse tout d'abord plus que Céline, avant que celle-ci s'ouvre à lui sur ce que leur courte relation d'il y a neuf ans a laissé en elle. Elle explique alors que l'amour la fait terriblement souffrir, que les relations sont pour elle une source continue de troubles et qu'elle est vraiment paisible que lorsqu'elle est seule et que son compagnon est loin. Elle lui livre l'importance qu'elle a attaché (attache ?) à cette rencontre d'il y a neuf ans. À nouveau à lui de s'ouvrir un peu plus, sur la réalité de sa vie d'homme marié cette fois. De fil en aiguille chacun va laisser renaître des émotions qui n'ont pas pu renaître à ce rendez-vous qu'ils s'étaient donnés à Vienne au mois de décembre neuf ans plus tôt, promesse manquée car elle n'a pu venir.

Dans un café, dans un jardin, dans les rues de Paris, sur un bateau-mouche, dans le taxi puis enfin à son appartement. Les lieux s'enchaînent et les liens se retissent, naturellement. Ce livre qu'il a écrit, elle l'a lu, et y a retrouvé la jeune femme qu'elle était en ce temps-là, celle qui croyait toujours en l'amour... L'amour est-il toujours possible ? C'est finalement cette question que le film pose et cette fin, sublime, nous laisse penser que peut-être derrière cette valse jouée à la guitare et chantée par Céline, derrière ce titre de Nina Simone, se trouve la promesse d'un lendemain.

Film touchant, vrai, où l'émotion des personnages est sans artifice et pure, situé au milieu de la trilogie Before de Linklater, Before Sunset est une ode au possible des rencontres, aux moments qui font basculer le destin et nous font nous demander "et si ?.."