Beginners par Le Blog Du Cinéma
Vous n'allez jamais voir de comédie romantique, la dernière ayant failli vous étouffer par trop-plein de guimauve et dégueulis de violons. Vous êtes d'ailleurs allergique à Hugh Grant et Julia Roberts. Vous avez bien raison, tant la grande majorité des « romcoms » (pour les intimes) est à pleurer. Pas d'émotion, juste de dépit devant de tels clichés à midinette. Sauf que le cinéma a cette qualité qui permet de livrer de belles œuvres dans n'importe quel genre... quand il est fait par des gens compétents.
Mike Mills suit donc ici la voie ouverte par Michel Gondry: ancien clippeur, il avait essayé de renouveler le genre avec « Eternal sunshine of the spotless mind », empreint d'une mélancolie rare. Largement autobiographique, « Beginners » est un peu le pendant américain de « L'Un reste, l'autre part » de Claude Berri où ce dernier racontait, sous couvert de fiction, comment il avait rencontré l'amour au moment où son fils devient tétraplégique à la suite d'un accident de moto.
Ici, Ewan Mc Gregor, graphiste comme le réalisateur (on verra d'ailleurs dans le film beaucoup d'illustrations faites de sa main), plutôt effacé dans le film, rencontre la lumineuse Mélanie Laurent (le seul personnage réellement fictif et la meilleure idée du film) peu après la mort de son père (Christopher Plummer, formidable d'espièglerie jusqu'au dernier souffle) qui avait fait son coming-out à 75 ans. Le reste du casting est composé de deux incongruités: Goran Visnjic, le Croate échappé de la série « Urgences », est parfaitement ridicule en amant du père. On a la désagréable impression que s'il jouait un attardé mental, il ne s'y prendrait pas autrement. Deuxième bizarrerie: le chien, qui « parle », mais uniquement au travers de sous-titres, nous offre les scènes les plus drôles [...]