BELGICA (13,8) (Felix Van Groeningen, BEL, 2016, 127min)
Une fresque hédoniste rock et déglingué dépeignant l'histoire de deux frères opposés qui vont se rapprocher et s'aider à l'occasion de l'essor d'un lieu de fête à Gand: le Belgica. Felix Van Groeningen revient après la tornade émotionnelle Alabama Monroe pour nous dépeindre un nouveau drame familiale en musique, s'aidant de souvenirs personnels son père étant tenancier d'un bar) mais cette fois ci par le prisme Dionysien. La mise en scène plonge au cœur des nuits d'ivresse de façon stylisée avec un montage nerveux, et décrit l'avènement de ce place "place to be" sans édulcorer par le biais de nombreuses scènes tous les excès accompagnant le succès de ce bar (beuveries, bagarres, drogues dures et sexe à tous les étages) pendant une très longue première partie où la succession répétitives de ces saynettes devient lassante malgré la juste description de ces soirées où tout le monde peut entrer. Après ce premier acte trop long qui manque de respiration, le cadre se pose et met en place le déchirement de la fratrie, utilise des ellipses radicales qui font avancer le récit (trop) balisé, sans éviter quelques clichés mais la sincérité et l'émotion voit enfin le jour ! Et le long métrage prend une autre dimension, grâce aux deux interprètes impeccables, déployant une palette de jeu intense d'où surgissent les démons intimes. Un portrait de famille rythmé et mélancolique sur la perte des idéaux diablement mis en musique par Soulwax signant une BO euphorisante, très variée (inventant même 15 collectifs) et particulièrement réussie dont les platines de 2016 vont se réjouir intensément. Venez faire un tour du côté de "Belgica", ce lieu vous tend la main...Festif, cruel, binaire, énergique et brindezingue.