Un soir de pluie de 1987, un jeune gardien de prison de 19 ans suit un minibus en voiture puis à l'arrêt des véhicules abat les 7 occupants du premier. Il est blanc, ils sont noirs. Pour autant, le film d'Oliver Schmitz ne peut être considéré uniquement comme une oeuvre à charge contre l'apartheid mais davantage contre la peine de mort. A l'époque, celle-ci tournait à haut régime en Afrique du Sud (plus de 160 exécutions pour la seule année 1987). Si Shepherds and Butchers est avant tout un film de procès, ses scènes les plus marquantes sont celles qui montrent l'application de la peine de mort dans toute sa crudité, comme l'excellent film singapourien Apprentice. Moins brutales et plus classiques, les scènes de prétoire semblent parfois anodines et inutilement démonstratives. C'est un peu le péché mignon du cinéaste, davantage d'ailleurs dans Le secret de Chanda que dans Hijack Stories. Par ailleurs, tout à son sujet et à sa conviction, le film a tendance à oublier que les premières victimes de ce fait divers sont 7 jeunes garçons noirs qui n'avaient rien demandé à personne. Dommage, enfin, que le personnage interprété avec talent par Steve Coogan, si brillant et manipulateur au tribunal, est très peu développé en dehors. Shepherds and Butchers est un bon film malgré tout, en dépit des frustrations qu'il suscite par un parti pris très focalisé.

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le 4 févr. 2017

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