De la pièce Le Tartuffe ou l'Imposteur de Molière : Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées.
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Bettie Page était avant tout une "pin-up", et j'aurais désiré plus la découvrir en réalité (jeu de mot volontaire) que la voir narrer sa vie dans ce documentaire qui réveille les affiches de son corps, souvent exposées dans les garages, ou encore dans les cabines de routiers ou sur leurs carroseries, arborant ses courbes si sensuelles... Même les pilotes d'avion en affichaient sur leurs carlingues...
L'idée de ce documentaire est née quand Bettie Page a découvert "The Notorious Bettie Page" ,
film documentaire américain biographique sur la célèbre pin-up, réalisé en 2005 par Mary Harron avec la comédienne Gretchen Mol pour en jouer le rôle et produit par la chaîne américaine HBO. La principale intéressée avait crié "au mensonge" dans une longue interview enregistrée peu avant sa mort (1923-2008) et celle désormais entrée dans l'inconscient collectif comme la "pin-up par excellence" livrait alors la version des faits...
D'une voix rocailleuse, Brigitte Page raconte son histoire vraie dans cette réalisation de Mark Mori et lève le voile sur des évènements souvent tus dans l'iconographie : son enfance pendant laquelle elle a été maltraitée, son éclipse dès 1960 où elle s'était réfugiée dans la religion en envisageant d'être missionnaire, sa maladie mentale (schizophrénie paranoïde à tendance héréditaire et entraînant des hallucinations auditives)
Au cours d'une altercation avec son bailleur sur un différent au sujet des loyers, elle le "plantera" même de 27 coups de couteau mais sera jugée irresponsable et placée en tutelle...
Selon ses amants, ce "bon coup" pour résumer trivialement leurs retours d'expériences ,menait depuis 1980 une action cultuelle en faveur de la libération sexuelle... Elle aimait l'amour...
Bref, des archives et témoignages jusqu'alors inédits... Il était temps !
Le documentaire regorge d'anecdotes sulfureuses, de ses relations parfois difficiles avec les autres,
d'hommes qui n'auront jamais su la comprendre... Mais à contrario, l'exploiter, si !
Elle fut même en 1955, l'une des premières "playmate" du mois dans le magazine Playboy.
Une revue coquine de beautés nues, concurrencée en 1963 par Daniel Filipacchi avec une revue polissonne mais un poil informel : "Lui, le magazine de l'homme moderne" qui se voulait aussi chantre de la beauté féminine...
Puis "Absolu" de Claude François, autre prédateur gourmand de femmes...
Lesquelles auront toujours été un sujet sur lequel les hommes aimaient s'étendre (Sacha Guitry)
Une vie trépidante et relativement peu commune dont Bettie Page affirme ne rien regretter, un peu comme Dora Doll...
Nous non plus : quelle beauté sculpturale !
Quand la chaîne nous projettera-t-elle "The Notorious Bettie Page", le film controversé ?
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Arte les 20 et 26.11.2025