Dans un futur proche, les parents peuvent déterminer le génome de leur enfant et ainsi éliminer les potentielles faiblesses voire optimiser leurs capacités. Vincent est un enfant naturel sans modification génétique qui rêve de devenir astronaute. Sa seule chance est de rentrer à Gattaca, le centre de recherche spatiale. Mais, bien que ce soit illégal, cette société ne recrute que des employés au génome parfait. Vincent va devoir mentir sur ses gènes pour se faire employer et être très, très prudent une fois son poste obtenu, car les vérifications sont constantes.
Andrew Niccol est un réalisateur inquiet par le totalitarisme, mais doux. Ses films sont assez délicats, tant au niveau des péripéties que de la finesse psychologique. Bienvenue à Gattaca incarne parfaitement cette sensibilité. Tout d’abord, le choix des acteurs est vraiment réussi. La tête poupine d’Ethan Hawke colle adorablement à ce grand enfant rêveur, Uma Thurman campe une bonne élève qui accepte sans broncher les limitations de ses capacités et Jude Law incarne l’amertume de tout un système face au destin. Ensuite, le scénario se déroule calmement jusqu’à la fin malgré un stress montant et des rebondissements parfois effrayants.
La dernière scène
le décollage de la fusée avec des astronautes en costard-cravate
résume parfaitement ce monde policé et froid qui est finalement aveugle. C’est une réussite.
Cette œuvre dénonce un totalitarisme soft basé sur une croyance statistique (un bon génome crée de bons employés) qui rejette sans se questionner toute personne ne correspondant pas à ces critères pourtant imparfaits. La science-fiction caricature toujours un trait de notre société pour en dénoncer le danger, et il est intéressant de revoir ce film 25 ans plus tard pour en mesurer toute la justesse.
Un classique de la science-fiction tout en douceur à connaître absolument.