25 ans plus tard, Gattaca n'est plus aussi actuel qu'à son arrivée en salle. À l'époque, le film suivait de quelques mois l'annonce de la naissance de Dolly, une adorable brebis, premier mammifère cloné, et une bonne source de frissons pour le grand public qui y voyait la porte ouverte à de terrifiantes fenêtres.
Une victoire majeure pour la science et du pain béni pour les auteurs d'anticipation dystopique qui trouvaient là un terreau fertile pour nous prévenir qu'à force de jouer à dieu, on commence par des moutons et on finit avec des T-Rex.
Aujourd'hui, l'eugénisme, tout le monde s'en tape. On est déjà bien occupés à s'inquiéter de la réforme des retraites, les puces 5G dans les vaccins de Covid et le dérèglement climatique qui menace les vignes bordelaises. Les scientifiques ont soit lâché l'affaire, soit continué leurs expériences dans le plus grand secret pour cloner des doubles de Poutine et des super-soldats boostés à l'ADN d'insectes.
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Gattaca est un film d'Andrew Niccol à qui on doit le script de The Truman Show, la réalisation et le script de l'excellent Lord of War, et plus récemment le regrettable "Anon", avec Clive Owen. Comment a-t-on pu passer de Gattaca à Anon est un mystère complet que je mettrai sur le compte de la sénilité.
Car si le thème de l'eugénisme est un peu passé de mode, Gattaca n'en reste pas moins un très bon thriller d'anticipation, à la réalisation élégante, à la bande son entêtante et au casting super glamour (Ethan Hawk encore jeune et fringant, Uma Thurman au temps de sa splendeur et Jude Law aussi canon qu'à son habitude).
Tout ce petit monde joue impeccablement, l'histoire est originale et bien rythmée et franchement, j'ai passé un aussi bon moment qu'à sa sortie en salle., d'autant que j'avais oublié absolument tous les rebondissements et retournements de situations.