Bienvenue à Légoland

Difficile, je suppose, de faire un film pesé d'emblée par sa parenté avec Forrest Gump. L'affiche est formelle: "Par le réalisateur de Forrest Gump". Cela aurait pu être "Par Zemeckis", mais non.Dès lors on se pose dans la salle, confiants. Tout présage un bon film: même les popcorns (qu'on aura tous mangé avant la fin des annonces...) étaient plus goûteux qu'à l'accoutumée.
La séance commence. Première séquence: une animation; Steve Carell en plastique. Je me gratte la tête. Je tâche de me souvenir l'affiche du film... Steve Carell y était il en plastique? Le temps de finir de me poser cette question, les Inglourious Basterds version poupée ont achevé les nazis-légos. Les prises réelles débutent; les transitions réel/animation rythmeront tout du long ce voyage initiatique dans la psychologie d'un traumatisé.
Bon je vais être honnête, je me dépêche, me hâte d'écrire cette critique. Car ce film s'oublie vite. Cruellement vite. Cela vient d'un défaut tout particulier du long-métrage: vouloir que chaque détail soit ici pour une raison. Le moindre détail, subplots ou fusils de Tchekhov, étant résolu, l'imagination du spectateur n'a pas sa place. Tout laisse un sentiment de finalité, qu'elle plaise...ou non. Le spectateur se tait et accepte... aucune interprétation n'est possible.
D'ailleurs, quitte à râler, autant le faire d'un coup: nous sommes en 2019, il faut D'URGENCE arrêter les violons qui lâche une note toutes les 10 secondes dans le but de nous tirer des larmes; c'est désuet, old school voire contre-productif.
L'histoire vraie, en soi, d'une reconstruction psychologique d'un homme ayant, de peu, réchappé d'une agression, reste touchante, et l'image de "NO GOD PLEASE NO", euh je veux dire Steve Carell, réfléchit à l'écran l'idée même de "quintessence" dont il est souvent question dans la diégèse. Mais où est la patte Zemeckis...?