Ahhh les joies de l'adolescence au collège avec son flot de bêtises crasses et ses préjugés bien gras. Wellcome To The Dollhouse dépeint la vie d'une famille américaine des années 90 dans la banlieue de New York. Le moins que l'on puisse en dire, c'est que Solondz n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est pas qu'il exagère le trais comme ce qui se fait habituellement dans le cinéma. Non, il est limite trop réaliste. Surtout c'est étonnant, c'est fichtrement bien observé.
Dawn est une jeune fille de 12 ans qui vient d'intégrer le collège et découvre ses frasques avec la "sociabilisations" censée en découlée. Dawn n'est pas du genre à se mettre en avant, mais pas non plus à se laisser faire. Élevée dans une famille standardisante où la petite sœur est une peste chouchoutée, le grand frère un arriviste, le père absent (au propre et au figuré) et la mère obnubilée par sa lubie du moment en plus de pratiquer un favoritisme dégueulasse avec certains de ses enfants. Un superbe portrais servi et resservi avec humour...
Dawn va donc être ballotée entre les insultes quotidiennes du collège et les brimades de sa famille qui évidement se fiche de ce qu'elle vie à l'école ou qui n'en perçoit qu'une partie. Mais Dawn n'est pas non plus toute innocente, encore habillée comme une fillette elle tente maladroitement de se faire son trou tiraillée entre les habitudes de son enfance et son caractère naissant de femme. Dawn n'est pas laide, elle est juste sapée comme un sac et n'en a pas conscience. La encore Solondz tape dans le mille, il faut voir Dawn en pyjama rose tentée de draguer le "pote" de son grand frère qui est en terminal. Ces situations rendent le film particulièrement drôle. Un humour au vitriol qui ne fait pas de cadeaux, et je dois le dire, on se marre bien devant le gâteau d'anniversaire de mariage et la chanson qui va avec. Les conneries de Dawn qui, quand elle ne nous fait pas une crise de jalousie ou de groupie, ne sais plus quoi faire pour se défendre et s'imposer.
La réalisation joue habilement avec de brefs extraits musicaux représentants à merveille la frustration du moment et les actes qui en découlent. Honnêtement Welcome To The Dollhouse est une perle très bien étudiée, satirique au plus haut point, très drôle si l'on apprécie ce genre d'humour, mais surtout observée très justement. A tel point que le film pourrait être dérangeant ou même passé au dessus de certains spectateurs qui n'auraient pas conscience à quel point on peut être con quand on est ado. Un film hautement recommandable qui ne prends aucune pincette, ca c'est bien !