Bird c’est l’histoire d’une jeune fille qui est dans l’âge où elle est en quête de ce qu’elle veut être, ce qu’elle veut devenir et surtout ce qu’elle ne veut pas devenir. C’est une histoire de transformation, d’une enfant vers l’âge ado/adulte, d’une fille vers une femme. On peut aussi se poser la question de la transformation sous le sens transition de genre avec son look garçon manqué. Le personnage de Bird est un oiseau qui symboliserait l’espoir mais aussi la protection et la bienveillance. L’espoir de voguer vers de nouveaux horizons comme pourrait le faire littéralement un oiseau. Alors que son père lui a des insectes tatoués partout sur le corps comme s’il était accroché à son « terrier » et que ses horizons étaient bien plus limités.
Bird aussi a un look différent, à la fois masculin et féminin, peut être non-binaire. S’il était un personnage imaginé par Bailey, cela pourrait montrer qu’elle se questionne sur le genre qui pourrait prédominer chez elle.
Et pourtant même si elle veut voler vers d’autres horizons, elle regarde son monde sans jugement et avec bienveillance, parce qu’elle a de l’empathie et qu’elle sait que eux n’ont peut être pas eu de Bird dans leur vie, d’espoir d’autre chose, eux sont nés dans ces quartiers compliqués et n’ont pas eu le choix que de se fondre dans le lot.
On retrouve dans ce film, des thèmes chers à Andréa Arnold : la jeunesse, la recherche de soi et d’espoir, la précarité, l’injustice. Tout cela sous un regard animal, innocent comme le cheval de Fish Tank par exemple. Et toujours avec une façon de filmer ultra-réaliste et proche de ses personnages, même intime à eux.