So Long, Leonard. (Critique de la version re-montée de 2010)

Je ne connaissais que très mal la musique de Leonard Cohen, encore moins le personnage. Son nom m'était connu, bien sûr, quelques-uns de ses plus grands succès aussi. Si peu, tout compte fait.


Il aura fallu qu'il s'en aille pour que je me penche sur son oeuvre. Mais pas n'importe comment ; grâce à ce très beau docu dédié à la tournée européenne du Canadien en 1972, qu'Arte s'est décidé à diffuser à la suite de sa disparition.


Soyons précis, ce n'est pas de la version première de 1974 dont je parle ici, qui était paraît-il assez oubliable. En 2009, le réalisateur du film original, Tony Palmer, parvient à récupérer les rushes pour en faire enfin le montage ultime, celui qu'il avait en tête depuis le départ, en se dégageant des contraintes imposées à l'époque. C'est une réussite absolue.


On y suit les yeux grands ouverts cette tournée 72, émaillée de doutes, de problèmes techniques, d'attaques de groupies, mais surtout d'échanges d'une grande poésie et de moments de scène franchement émouvants. Les images sont souvent aussi belles que les balades du grand Léonard. La douceur qu'il dégage est aussi élégante que les émotions qui se bousculent en lui semblent violentes. Les dernières minutes sont particulièrement dingues. Chapeau M. Cohen, chapeau M. Palmer.


Il n'y a pas mieux pour découvrir Leonard Cohen, je crois. Ce fut mon cas et j'en suis très heureux. Et même si l'on est pas fan de son oeuvre, être mélomane suffira : peu de docu font vivre d'aussi près les affres et les joies de la vie des tournées 70's. Un must.

Archie-Beaufils
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le 5 déc. 2016

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