Il y a quelque chose de magnifique dans Birdman. Il y a bien sur la prouesse technique, rappelant La Corde d'Hitchcock, et dont on a tant parler depuis la sortie du film mais il y a tout le reste aussi. La dualité Hollywood/ Broadway revient hanter ici le cinéma, en lui remémorant l'éternel comparaison avec le théâtre dont il est la victime depuis sa création. Cette dualité va même prendre diverses formes comme la schizophrénie, la petite voix dans la tête de l'acteur. D'ailleurs, l'acteur, parlons en. Si tous sont très bon, qu'il s'agisse d'Edward Norton ou de Zack Galifianakis, l'interprétation de Michael Keaton est magistrale. Dès les prémices du projet tout le monde a remarqué le parallèle flagrant entre le récit et la vie réelle de l'ancien Batman. C'est peut être cela qui donne la sensation au spectateur que quelque chose se produit sous son regard. La sensation non plus que l'acteur incarne mais qu'il vit le personnage. Un bémol serait le traitement réservé aux personnages secondaires, qui aurait peut-être nécessité un approfondissement même s'il est, il faut le reconnaitre, déjà bien travaillé. De son côté, la batterie utilisée pour la bande originale s'accorde avec minutie au récit et ne fait qu’accroître l’intérêt pour le film. Iñarritu réalise un tour de force cinématographique qui vaut le détour et mérite, même s'il s'agit d'un simple artefact, l'oscar qui lui a été décerné.