SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Black Cat 2
-
Black Cat 2

Film de Stephen Shin (1992)

Le premier Black Cat, remake du Nikita de Luc Besson, qui avait révélé Jade Leung au public hongkongais, était un sympathique petit actionner qui avait rencontré un succès suffisamment honorable (11M$HK au box-office) pour qu’une suite soit rapidement mise en chantier par la D&B. Stephen Shin (Brotherhood, Easy Money) reste aux commandes et la jolie Jade Leung (The Peeping Tom, Satin Steel) reprend son rôle de tueuse implacable. Le premier film était une série B d’action tout ce qu’il y a de plus sérieux, cette suite se la joue bigger and louder et n’hésite pas à verser dans le grand n’importe quoi. Le résultat est au-delà des espérances de l’amateur de mauvais films sympathiques, ceux qui s’attendent à retrouver un film dans la lignée du premier risquent par contre d’être sacrément déçus.


Jade Leung et Robin Shou (Mortal Kombat, Tiger Cage II) sont les seules têtes connues, le reste du casting étant complété quasi exclusivement par des acteurs occidentaux, tous plus mauvais les uns que les autres, puisque le film se passe en grande partie aux USA et en Russie. Et puis, vu qu’ils sont tous (mal) doublés en cantonais, ça donne quelque chose d’assez étrange à l‘écran. Jade Leung n’a pas un énorme boulot d’acting, avec ses 5 ou 6 phrases au compteur dans tout le film étant donné son rôle monolithique de semi-cyborg. Robin Shou s’investit comme il se doit et apporte une touche énergique dans son rôle d’agent de la CIA qui va faire équipe avec Jade Leung. Black Cat II part donc souvent dans le grand n’importe quoi. Entre son gunfight / course poursuite en surf / ski / motoneige complètement improbable semblant sortir d’un James Bond, un side-car dans les égouts attendant que son propriétaire se jette dans la bouche d’égout au-dessus pour atterrir directement dans le siège passager, notre Black Cat qui, avec sa puce implantée dans le cerveau, est devenue une sorte de Terminator sans aucune émotion, jugement, ni même douleur mais qui fait parfois des bourdes (la scène de la mamie dans le supermarché, énorme), son scénario oublié en cours de route ou encore son action versant encore plus dans le wire fu qu’un wu xia pian fantasy, c’est juste un festival souvent involontairement drôle, tombant souvent dans le ridicule sans le vouloir, pour un résultat complètement nanardesque tant il est fait avec sérieux.


Le scénario est d’une crétinerie folle, avec ces méchants ressemblant à des ninjas aux capacités accrues causées par des radiations et, pour leur péter la gueule, une Jade Leung en mode Terminator car, ne l’oublions pas, Terminator 2 a été un immense succès mondial l’année précédente et il était donc nécessaire que Hong Kong s’en inspire (vue FPS avec HUD à l’appui), quand ce n’est pas Robin Shou qui poursuit une voiture en courant dans la rue à la façon du T1000 dans le film de James Cameron. Comme la puce dans le cerveau de Black Cat peut détecter les radiations à plusieurs kilomètres à la ronde, elle va passer beaucoup de temps en compagnie de Robin Shou à rouler en voiture afin de détester ces traces de radiations, et donc de nos méchants ninjas. Oui, Stephen Shin semble plus préoccupé par la mise en scène de séquences de cascades spectaculaires que par les bases de la narration et, du coup, le scénario n’est qu’un prétexte pour enchainer les scènes d’action, surtout dans sa 2ème moitié. Ça canarde, ça explose, ça fuse d’idées complètement cons (le lance grappin caché dans la manche par exemple) avec un réalisateur qui fait preuve d’une inventivité des plus absurdes tant il cherche à faire plaisir l’amateur d’action. C’est souvent bien violent, avec des impacts de balles nombreux et des giclées de sang bien prononcées. Mais malgré le n’importe quoi ambiant, les scènes d’action sont plutôt convaincantes, à l’instar de cette baston dans une fonderie (coucou le final de Terminator 2) où Jade Leung, ou plutôt sa doublure, va casser les dents d’une douzaine d’ouvriers armés de marteaux et autres objets dangereux, la longue course sur les toits d’immeubles se finissant sur le haut d’un camion, et même la course poursuite dans la montagne précédemment citée. On ne peut, une fois de plus, que souligner le travail assez hallucinant des cascadeurs hongkongais qui, on peut le dire, sont tout simplement barges. Sauf que l’ensemble semble sortir d’un comic live certes ultra fun pour qui sait apprécier les films bis, mais néanmoins raté jusque dans ses effets spéciaux, et donc les amateurs du premier film qui s’attendaient à une suite du même acabit risquent de rester bouchée bée devant le spectacle qui va s’offrir à eux.


Alors que le premier Black Cat offrait un spectacle d’action efficace et sérieux, ce Black Cat II part souvent dans la bisserie la plus totale, au grand dam des amateurs du premier film, mais pour le plus grand plaisir des nanardeurs. Que c’était con !


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-black-cat-ii-de-stephen-shin-1992/

cherycok
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 29 juin 2025

Critique lue 6 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 6 fois

Du même critique

Barbaque

Barbaque

le 31 janv. 2022

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

Avengement

Avengement

le 3 juil. 2019

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

Journey to the West: Conquering the Demons

Journey to the West: Conquering the Demons

le 25 févr. 2013

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...