« Blade runner 2049 » est une splendeur visuelle rare, pour ne pas dire inouïe. Il n’y a pas un plan du film qui ne suscite l’admiration ! Celle-ci est moins un héritage du film original que la marque de Denis Villeneuve, dont le style visuel en fait peut-être le meilleur héritier actuel de Kubrick. Les cadrages, la photographie, la direction artistique : la beauté est partout. En conséquence, « Blade runner 2049 » n’est pas un film qui se regarde, mais un film qui se contemple. Le spectateur est aidé en cela par le rythme lent du montage, qui vise – avec succès – à l’hypnose.
« Blade runner 2049 » est aussi une histoire d’une intelligence rare. Ne pas avoir tranché sur la nature réplicante ou humaine de Rick Deckard en est le meilleur exemple. Au niveau de la construction narrative, le faux twist que l’on croit deviner au premier tiers du film mais qui ne sert qu’à mieux cacher le vrai est un coup d’éclat.


Le mystère central autour duquel tout le film est articulé provoque, après la surprise, le même vertige métaphysique que le film original. « Blade runner 2049 » prolonge en fait et les approfondit les questionnements sur la nature humaine de « Blade runner », en ajoutant notamment les intelligences artificielles à la confusion entre réplicant et humain. Meilleur exemple de cette confusion, l’incroyable scène d’amour désynchronisée par la procuration d’une femme entre l’androïde K et l’I.A. Joi, extrêmement troublante et émouvante, est la plus belle et audacieuse idée du film.


« Blade runner 2049 » est tissé d’une multitude d’échos au film originel – des scènes sont d’explicites remakes de scènes emblématiques de « Blade runner ». Il en est aussi une explication de texte : lorsque l’industriel Wallace interroge Rick Deckard sur le mystère de sa nature lors de leur confrontation finale, c’est la fiction qui s’autoanalyse et se met en doute – le film est alors complètement dickien (digne des doutes métaphysiques de Philip K. Dick).


Lire la critique complète sur mon blog

Ertemel
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2017

Créée

le 18 nov. 2017

Critique lue 304 fois

1 j'aime

Ertemel

Écrit par

Critique lue 304 fois

1

D'autres avis sur Blade Runner 2049

Blade Runner 2049
Djack-le-Flemmard
5

Blade Ruinneur

Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...

le 4 oct. 2017

210 j'aime

40

Blade Runner 2049
Chaosmos
9

Simulacres et simulation

Pourquoi Blade Runner 2049 ? Cette question se posait à l'annonce d'une suite aussi intrigante qu'inquiétante et force est de constater qu'elle se pose encore aujourd'hui. La nouvelle création de...

le 5 oct. 2017

163 j'aime

32

Blade Runner 2049
Behind_the_Mask
9

Solitudes hémorragiques

Pour ne pas être seul, on se réfugie dans une mégalopole techno. On vit les uns sur les autres dans des cités dortoirs. Et personne ne se connaît. Et les rues sont remplies, de gens qui baissent la...

le 4 oct. 2017

155 j'aime

35

Du même critique

Et quelquefois j'ai comme une grande idée
Ertemel
10

Critique de Et quelquefois j'ai comme une grande idée par Ertemel

C’est d’abord un objet très imposant : 800 pages en grand format bien serrées, présentées par une magnifique couverture entièrement illustrée, presque naïve, et surmontée d’un titre qui n’en finit...

le 3 oct. 2014

9 j'aime

1

High-Opp
Ertemel
8

Opinion

Dans cette œuvre inédite, Frank Herbert décrit une sorte de démocratie absolue, où toute proposition de loi est soumise à un vote sur une partie représentative (choisie au hasard, chaque fois...

le 4 nov. 2014

5 j'aime

Suzanna Andler
Ertemel
3

Le dur retour en salles

Peut-être vaut-il mieux soutenir la réouverture des cinémas en allant voir un autre film… Je pensais que Benoît Jacquot avait touché le fond avec son dernier film, « Eva ». Mais non, il a réussi à...

le 10 juin 2021

4 j'aime