Une réplique encore plus abyssale que l'original...

Blade Runner. Un nom surgi du passé. Un passé pluvieux dans une ville sordide. Un monde où les hommes ont créé des copies d'eux-mêmes, les répliquants, pour faire le sale boulot. Mais lorsque ces consciences émergent un peu trop, on les efface. Les blade runner sont là pour ça.



  1. Un renouveau cinématographique risqué. La ville est toujours sordide, faite de crasse et de publicités tapageuses, dans le brouillard et sous la pluie. Les répliquants sont toujours là. Les blade runner aussi. On élimine les déviants. Mais le plus tordu, c'est que certains blade runner sont eux-même des répliquants. Sans états d'âme pour faire leur job. A priori. Mais il suffit d'une phrase, d'une fleur au pied d'un arbre, d'une sensation pour que l'humanité éclose au sein d'une conscience.


Passé risqué mais parfaitement réussi. La réplique est même plus envoûtante que l'original. On relève ça et là de nombreux clins d’œil jubilatoires.
Le casting est impeccable, depuis Ryan Gosling paumé qui émerge peu à peu de la brume, Robin Wright tranchante comme le verre, Ana de Armas plus vraie que nature, Harrison Ford désabusé mais combatif, Jared Leto aussi mystique qu'un messie.
Les décors sont somptueux, oscillant, selon les lieux, entre le gris, l'ocre, le blanc... Architectures et êtres animés s'imbriquent parfaitement. Certains passages évoquent de l'art, à l'instar de ces statues cyclopéennes figées pour l'éternité, ou bien ces flocons qui tourbillonnent, formation éphémère et poétique.
Le film est quelquefois hypnotique, parfois sombre, d'autres fois nébuleux. Les presque trois heures passent comme une voiture volante de police dans le brouillard de Los Angeles 2049, un éclair lumineux qui disparaît dans les nuées.
La musique envoûtante et magnétique prend le spectateur aux tripes et octroie une ampleur supplémentaire à cette œuvre mystique.


Une immersion puissante dans un univers où les questions de morale, d'éthique et d'humanité se télescopent avec violence. De la science-fiction cinématographique comme on n'en voit pas souvent.

Apostille
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le 10 oct. 2017

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