Blancanieves, réalisé en 2013, est un film en noir et blanc, ce qui n'est pas fréquent, mais aussi muet avec des intertitres pour les dialogues, ce qui est assez exceptionnel aujourd'hui, malgré le précédent de The artist. Les influences sont nombreuses, notamment Tod Browning et Buñuel, et revendiquées par l'auteur. Le film est un curieux mélange de contes célèbres, Blanche Neige bien sûr, mais aussi La Belle au bois dormant et Cendrillon, accommodés à la sauce andalouse « flamenco–corrida ». Beau noir et blanc, belle photo, cadrages audacieux, idées astucieuses, par exemple la marâtre n'est pas jalouse car le miroir lui dit qu'elle n'est plus la plus belle (il n'y a d'ailleurs pas de surnaturel dans le film), mais parce qu'elle ne fait plus la une d'un magazine people, Blancanieves est un brillant exercice de style, sans doute un peu vain, mais qui se laisse voir avec plaisir et montre qu'il n'y a aucun problème à regarder aujourd'hui des films muets en noir et blanc.