IRA

Porté par l'enthousiasme d'un ami lors de ma vision avec lui il y a plusieurs années, j'avais gardé une sensation assez forte de ce film.
Des centaines d'oeuvres plus tard, m'ayant convenablement définit cinématographiquement parlant, et dans des conditions psychiques pas terrible je dois l'avouer, j'ai du un peu me forcer à terminer ce que Greengrass m'a enfourné dans le cornet.
Si je n'arrive plus à me farcir un film de Ken Loach car sa froideur artistique, établie et assumée, ne me diverti au grand jamais, faut bien dire que l'anti-cinéma de Boody Sunday fait allègrement ressentir les secondes passées.

Prétextant à juste titre privilégier le cinéma réaliste, limite documentaire, limite :
- "Tiens William, tu prends ta caméra et tu vas filmer le groupe de gens las bas qui jettent des pierres"
- "Oui mais..."
- "Ta gueule William, tu vas filmer et tu reviens"
...
- "Voila Paul. J'ai galéré pour la mise au point, du coup c'est tout flou par moment"
- "Ah merde... bon tant pis je dirai que c'est exactement ce que je voulais pour accentuer le réalisme".

Boum, c'est ainsi devenu le style Greegrass. Tu regroupes des gens dans une situation, tu prépares rien, tu filmes caméra à l'épaule en tremblotant ta mère, tu demandes au monteur de rajouter des fondu au noir un peu partout pour un raison qui m'échappe, et tu passes très vite pour une génie car ton "style" sort de l'ordinaire.

Alors oui dans un sens ça marche. Tu te crois un peu au milieu des émeutes et pour le coup le sujet est fort intéressant, mais je suis à un âge ou j'ai envi de passer du bon temps, de ressentir des choses, et cette catatonie artistique ne m'en procure aucune.