Et voilà, notre bon vieux neurasthénique vient de nous sortir son film annuel et coup du sort, il n'y a que ça au cinéma. Va pour le Woody Allen 2013 !

Woody a décidé de mettre en scène un univers familier New-York/Central Park/Les bonnes adresses/L'Upper East Side dans un décor moins familier (Friscoooooooooooo). Le problème de ce film c'est qu'il est premier degré du début à la fin. Enfin non, pas premier degré, mais c'est simplement qu'il n'a qu'une seule possibilité d'interprétation. Allen envoie avec une effrayante constance son marteau-pilon sur cet univers tout en absence de nuances et de pondération. C'est d'ailleurs intéressant de constater que la monomanie de son discours épouse celle de l'héroïne : tous deux sont aussi bornés l'un que l'autre et ne changent pas! Éloquent est à cet égard de constater que Jasmine se fait larguer par Hal pour tomber dans les bras d'Al : l'imposture est totale.

La constante du cinéma d'Allen est ce fameux humour pince-sans-rire : ici, chaque gag est annoncé par deux rangées de pélicans qui claquent du bec comme dans Kirikou : le décalage entre l'héroïne snobinarde et son environnement : les passes d'armes entre Jasmine et le copain latino de Ginger sont attendues comme pas possible. On a d'ailleurs l'impression que c'est exactement la même dispute qui se répète à chaque fois "she's a phoney! He's a loser!", chaque moment de rire est prévisible entre 10 secondes et 2 minutes à l'avance ce qui coupe efficacement l'envie de se poiler. On voit se dérouler au fil du film toutes les situations éculées qu'on connait déjà par coeur puisqu'elles apparaissent inévitablement dans "Sissi chez les ploucs" ou encore "Barbie et son beauf de Ken". Cliché contre cliché, les personnages sont lancés et s'entrechoquent sans cesse, chacun jouant sa partition. Pas d'évolution, pas d'adaptation dans une histoire qui tourne en rond.

Et le pire, c'est qu'à cause d'elle, DiCaprio n'a pas obtenu l'oscar du jeu-d'acteur-stéréotypé-au-possible-mais-comme-il-en-fait-des-tonnes-on-lui-file-l'oscar !
Fabrizio_Salina
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vus au cinéma

Créée

le 19 oct. 2013

Modifiée

le 8 nov. 2013

Critique lue 359 fois

3 j'aime

Fabrizio_Salina

Écrit par

Critique lue 359 fois

3

D'autres avis sur Blue Jasmine

Blue Jasmine
Krokodebil
8

You will meet a tall dark withered woman.

Le Woody Allen "millésime 2013" est un curieux objet. Venant d'un cinéaste que beaucoup disaient perdu ou gâteux, dans des productions européennes façon carte postale ma foi inégales mais pour ma...

le 30 sept. 2013

65 j'aime

8

Blue Jasmine
Rawi
8

Critique de Blue Jasmine par Rawi

Alors j'entends déjà les remarques du genre : "Mais tu n'es pas objective !" Et ben oui, j'avoue ! Cate Blanchett mérite 8 points à elle toute seule. Sa performance sur le fil du rasoir, à la limite...

Par

le 29 sept. 2013

57 j'aime

16

Blue Jasmine
Sergent_Pepper
4

Réunion de famille

Woody Allen, j’y vais de toute façon chaque année ; une petite fidélité fétichiste, une façon de retrouver l’homme qu’on a aimé, en dépit d’un manque certain d’inspiration depuis quelques décennies à...

le 30 sept. 2013

47 j'aime

8

Du même critique

007 Spectre
Fabrizio_Salina
4

Critique de 007 Spectre par Fabrizio_Salina

Si vous lisez cette critique c'est que probablement, je suis votre éclaireur au premier degré, ou indirectement par transitivité de l'éclairement. Un éclaireur, c'est ce petit gars à cheval dans age...

le 30 oct. 2015

41 j'aime

8

Bonjour Tristesse
Fabrizio_Salina
2

Gestion du débit salivaire

Ce qui aurait du rester un exercice de jeune comédien s'est malheureusement retrouvé publié à intervalle régulier sur le site de streaming numéro 1. La forme est simple : un torrent de phrases...

le 21 mars 2015

36 j'aime

12

L'Ingénu
Fabrizio_Salina
4

Nique sa mere l'ironie

Voltaire raaah putain Voltaire. Ce gueux qui a passé sa vie à frapper le fond pour soulever la vase des esprits nous a légué sa fucking ironie. Elle est partout, dans toutes les conversations, tous...

le 27 nov. 2014

33 j'aime

13