La meilleure chose que le confinement nous ait apporté

Inside c'est probablement l'œuvre qui m'a le plus marquée cette année. Voilà quelques jours que je l'ai vu, et je ne cesse d'y penser, j'écoute de nouveau les chansons, maintenant en ayant le contexte. Je ne connaissais pas Bo Bunham jusqu'à son explosion sur TikTok, ou en tout cas celle de ses chansons. J'ai vu quelques extraits de ses spectacles et son humour me correspondait. Mais je ne me sentais honnêtement pas de regarder un film entier sur une personne sombrant peu à peu dans la folie et la dépression en étant confiné. C'était trop proche de mon expérience personnelle et j'avais besoin de m'évader. Mais enfin, le moment est venu. Et quelle claque.
Cathartique.
C'est le mot qui décrit le mieux ce film pour moi. Souvent mes émotions s'entassent en moi sans que je ne sois capable de les examiner, elle s'accumulent, elles finissent par déborder. Depuis toujours, l'art et surtout la musique me permettent de gérer ce trop plein. Les mots des autres arrivent à exprimer ce que je ne peux. Et c'est ce qu'Inside a fait.
Pour moi, c'est un 10/10, pas forcément parce que c'est la meilleure œuvre existante, il y a des défauts, bien sûr, mais peu importe, parce que c'est une œuvre qui m'a profondément touchée. Et c'est pour cela qu'on aime l'art. Inside est le reflet de deux ans de ma vie, deux ans qui n'en finissent pas, de la dépression, la perte de repères, la perte d'espoir.
La traduction française est bonne, mais je suis heureuse de parler suffisamment bien Anglais pour ne pas en dépendre. Bo continue de s'améliorer et a une manière d'écrire à la fois touchante et drôle que j'envie, toujours juste et critique. Alors c'est certain, les Gen Y et Z seront meilleur public, et je comprends que des gens passent complètement à côté du propos, ne se sentant pas concernés. Reste que je le recommande vivement, au moins une fois, pour rire et pleurer, pour une petite crise existentielle rapide avant de continuer à avancer.