Bo Burnham: Inside
7.9
Bo Burnham: Inside

Spectacle de Bo Burnham (2021)

Voir le film

De tous les films tournés pendant le confinement (Malcolm & Marie, Lui...), Bo Burnham : inside en est de loin le plus représentatif. Une création inédite et pétrie d’émotions en tous genres, fruit d’un travail gargantuesque sur le plan artistique et technique. Mené seul, de surcroît.


Il n’est pas de meilleur créatif que celui qui parvient à l’exprimer dans cadre restreint. 2020 : profitant comme nous tous du temps qui lui est alloué pendant le confinement, l’humoriste américain Bo Burnham se lance dans ce qu’il appelle un “projet” : un spectacle musical écrit, réalisé, filmé, monté et interprété par…lui-même.




  • Soit c'est du génie, soit c'est de la folie.

  • Ce qui est le plus marrant, c'est que le plus souvent, ces deux choses vont ensemble.



Pirates des Caraïbes, la malédiction du Black Pearl


Dans Bloqués ou Comment c’est loin, Orelsan et Gringe déployaient une énergie folle à incarner la flemme, aussi bien dans leur écriture que dans leur mise en scène. Ici, c’est pareil : derrière un personnage foutraque au possible, une réal militaire, et des idées à la pelle. C’est bien simple : on compte ainsi autant de variétés de cadrages et de jeux de lumières que d’humeurs traversées par le personnage en un heure et demie. A la manière dont un Youtuber le ferait, lui, à travers une dizaine de vidéos. Ici, chaque meuble est exploité, chaque accessoire a un rôle à jouer, chaque mur devient un espace de jeu, chaque objet qui traîne (des composants électroniques, essentiellement) devient une pièce maîtresse pour habiller le cadre, décidément fort bien vêtu.


Sur le fond, là encore, c’est très simple : rarement les mots “comédie” et “musical” n’ont eu autant de sens que dans cette comédie musicale-ci : l’écriture est au cordeau, les compos sont entraînantes, les clips sont captivants, les sketchs sont redoutables. En une heure trente, Bo Burnham balaye une flopée de sujets aussi anecdotiques (les facetime avec ta mère, les sextos…) que satyriques (une chanson sur Jeff Bezos, une caricature des marketeux, un hommage aux stagiaires non-rémunérés). Sans parler de cette façon géniale de tourner en dérision les youtubers (encore eux !) qui se filment en train de réagir à des réactions de vidéo.


En fait, tout se passe comme si on assistait à un one man show manqué. Comme si, d’un manque à combler, son interprète transformait chaque frustration en un coup d’éclat. Un simple délire introspectif pour les uns, un coup de génie pour les autres. Quoi qu’il en soit, créativité et prouesse technique sont ainsi au rendez-vous de ce spectacle musical délirant d’où émerge une sacrée révélation en la personne de Bo Burnham.

Maître-Kangourou
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vus en 2022

Créée

le 13 janv. 2022

Critique lue 44 fois

Critique lue 44 fois

D'autres avis sur Bo Burnham: Inside

Bo Burnham: Inside
HarunOsmanovic
10

Critique de Bo Burnham: Inside par Harun Osmanovic

Il est difficile de ne pas appeler ceci un chef-d'oeuvre. Je ne connais pas le bonhomme, mais ce qu'il a fait avec ce spectacle est magistral. Un peu trop de chanson pour mon goût, mais à la limite,...

le 31 mai 2021

29 j'aime

Bo Burnham: Inside
4A3C
5

Avec de l'humour effectivement ça aurait été excellent

Avant ce film je n'avais vu aucun spectacle de Bo Burnham, d'ailleurs il y a deux semaines je ne connaissais même pas cet homme. Mais voilà j'entend une critique dithyrambique sur ce spectacle/film,...

Par

le 9 juin 2021

16 j'aime

3

Bo Burnham: Inside
omertaa
9

D'une justesse incroyable, tant sur le fond que la forme

Vous vous souvenez de cette frénésie du premier confinement, lorsqu'on se disait tous qu'on allait profiter de ces moments enfermés chez nous pour écrire un bouquin, composer un album, travailler sur...

le 8 juin 2021

7 j'aime

1

Du même critique

Zygomatiques
Maître-Kangourou
10

Que le rire demeure !

C'est cruel, mais le rire n'existe pas. Tout du moins dans ce 1984 dystopique, où la joie est bannie du quotidien des hommes. C'est d'ailleurs très intéressant de voir ce que serait le monde sans...

le 21 févr. 2013

14 j'aime

Le Terminal
Maître-Kangourou
8

Inconnu à cette adresse

Tom Hanks se complaît-il dans les personnages voués à la solitude ? En tous les cas, l'exercice lui réussit à merveille. C'est aussi la preuve formelle d'un grand talent d'acteur, qui sans forcément...

le 18 avr. 2013

13 j'aime

OutRun
Maître-Kangourou
8

Patrouille Nocturne (suite)

Kavinsky, c'est avant tout le charme électrisant des eighties, à l'image du très magnétique Protovision, une tuerie. La patrouille continue avec Rampage, se trempant dans le film d'angoisse à la Wes...

le 8 mars 2013

12 j'aime

2