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Bob le flambeur...de tartes ("hommage" à un chinois qui se reconnaîtra)

Avec Bob le Flambeur Melville réalise son premier film de gangsters, le préambule de nombreux monuments en somme : Le Deuxième Souffle, Le Doulos, Le Cercle Rouge et Le Samourai sont dans la même veine.

Il pause ici les bases de ce que seront plus tard ces grands films.

Un film d'hommes, de vrais. On retrouve dans Bob le Flambeur cette force, cette virilité qui caractérise les Melville, des malfrats à la langue bien pendues, sûr de leur force et acharné à la tâche.
Bob est un figure du milieu parisien, célèbre par d'anciens coups lucratifs, il dépense son butin en jeux de hasards en tous genres. Mais malgré sa chance légendaire, « sa vieille maîtresse », il a besoin d'argent...et pour ça prévoit un dernier grand coup !
Gravite autour de lui nombre de personnages attachants, le jeune loup qui ne rêve que de lui ressembler, son associé, l'écossais retiré au fin fond de la campagne, et j'en passe.

Les femmes, leurs talon d'Achille. La place des femmes est certainement un des aspects les plus intéressants du films. Trois d'entre elles ont des rôles majeurs dans l'intrigue. Il y a la gérante du bar, très maternelle envers Bob, figure de la mère bienveillante mais passive car impuissante. La jeune parisienne fraîche et sensuelle qui fleurte tant avec la prostitution qu'avec Bob et son « disciple ». Faussement faible, elle utilise à merveille les hommes et se révèle décisive dans l'intrigue. Enfin, la femme du croupier, agit dans l'ombre, à l'inconnu de tous, contrôle habillement son mari, qui n'a d'autre choix que d'obéir naïvement.

Bob le Flambeur c'est aussi Paris : Pigalle et Montmartre d'après guerres, ses ruelles, ses badauds, son charme fou. Paris magnifié par de savoureux morceaux de jazz, qui rythment subtilement l'action.

Et l'intrigue dans tout ça ? Prévisible, voir décevante par son final, elle brille cependant par toute l’épaisseur qu'elle donne aux personnages, on s'attache vite à Bob et ses camarades.
Le film est lent, prend son temps pour mieux se déguster. Tout amateur de films de braquage et de petits malfrats seront séduis, on retrouve tous les moments clefs d'un braquage, le repérage, le recrutement, ect...

Enfin, je tiens à rassuré les allergiques à la voix off (si vous avez vu Jules et Jim je vous comprends...), elle se fait ici discrète et n'entache pas la qualité du film !

Un bon Melville, un excellent film de gangsters !
Titouan
7
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Créée

le 24 févr. 2014

Critique lue 506 fois

Titouan

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