Le choix de se concentrer sur un moment particulier de la vie de Bob Marley laissait présager une histoire riche en substance, une exploration profonde de son essence à cette époque précise. Malheureusement, le film déçoit sur ce point. Il évoque brièvement le contexte politique en Jamaïque sans vraiment l'approfondir, sans saisir l'importance de cette "Exode" pour Marley, ni même la dangerosité que représente l'Angleterre pour les Rastafariens.
Au lieu de cela, le film se contente de suivre la formule usée des biopics, offrant une glorification superficielle de l'artiste, sans aucune nuance, malgré quelques tentatives éphémères de le présenter de manière plus complexe. Bob Marley y est idéalisé, presque érigé en figure divine, dépourvu de toute faille apparente.
Le contexte politique aurait pu être un angle d'approche captivant pour le film, mais il est simplement utilisé comme prétexte pour élever davantage le personnage de Marley, ce qui soulève des questions morales légitimes.
Quant à la bande sonore, elle semble dénuée de toute subtilité :
"Redemption Song" est écrite juste après qu'un individu lui demande pardon.
"One Love" est jouée après une dispute avec sa femme.
Cela frise l'absence totale de finesse.
En somme, le film manque l'occasion de plonger véritablement dans l'âme de Bob Marley et de son époque, se contentant de survoler des aspects cruciaux de son existence au profit d'une hagiographie simpliste et peu inspirée.