C’est ce qui s’appelle, au choix, une promesse non tenue ou un coup marketing hypocrite ou encore une erreur d’interprétation. Car, si « Bone Lake » a été vendu comme un slasher érotique, il en est très loin. En effet, on le droit à deux scènes de sexe encore plus timides et avares en chair et ébats qu’un téléfilm de seconde partie de M6 un dimanche soir (pour ceux qui se souviennent). Oui la tension érotique est là mais clairement pas dans les images. Ensuite, un slasher est une série B où les personnages se font massacrer par un tueur masqué, rien de cela ici si ce n’est le prologue très efficace et probablement l’un des meilleurs moments du film. Bref, on nous a menti sur la marchandise et si les intentions étaient là, la mise en œuvre est partie vers tout autre chose!
Le postulat de départ est pourtant intrigant avec ces deux couples qui se retrouvent dans la même location suite à ce qui ressemble à une erreur. Ils sont beaux, jeunes et semblent avoir quelques problèmes de couples à régler. Voilà donc un terreau propice à beaucoup de choses mais on va vite se retrouver face à une étude de caractères psychologique qui mouline. Les personnages ne sont pas vraiment intéressants, voire lisses, et il est difficile de se passionner pour leurs problèmes et tout cela accouche d’un film long au démarrage et d’une première partie plutôt ennuyante. Puis, les choses étranges commencent à advenir et un malaise insidieux pointe le bout de son nez et nous dirige vers une seconde partie bien plus satisfaisante sans pour autant être renversante.
Sans déflorer les surprises de l’intrigue, disons que si certains des rebondissements qui vont suivre sont parfois évidents, d’autres sont plus surprenants. On s’amuse donc davantage ensuite et quand le jeu de massacre commence il va à fond dans le gore et la violence jubilatoire. Et cela permet de rattraper pas mal des frustrations et déceptions du début. Notons en plus que la mise en scène dynamique de Mercedes Bryce Morgan regorge de petites idées bien senties. Rien de révolutionnaire mais cette série B a une patte visuelle au-dessus de la moyenne même si elle n'exploite pas toutes ses possibilités. « Bone Lake » s’avère donc au final une petite série B un chouia sensuelle et qui prend des chemins de traverse déroutants, aussi décevants que satisfaisants. En revanche, l’interprétation est inégale : si les acteurs incarnant l’un des couples sont corrects, ceux de l’autre en font des tonnes. C’est donc tout à fait regardable mais clairement pas à la hauteur de la note d’intention.
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