From Russia With Love est le début de l'âge d'Or de la Franchise. Il débute une série de trois opus tout aussi réussis que différents. Il marque aussi une des rares incursions de la saga de le véritable film d'espionnage, offrant ainsi les lettres de noblesse à la saga grâce à une oeuvre réaliste, divertissante et résolument intéressante.
Ne voulant être exhaustif quant à l'intrigue, dites vous simplement que Bond y rencontre de sacrés ennemis bien charismatiques. A commencer par Robert Shaw dans le rôle de Red Grant, assassin efficace, blond platine au petits yeux bleus bien inquiétants. Le talent de l'acteur n'est pas dénigrer, malgré une carrière bien deça de son charisme, il le prouvera d'avantage avec ses rôles marquants dans les années soixante dix. Pour le moment, il est parfait dans le rôle d'opposant à Bond, aussi habile de ses poings que l'agent de sa majesté et tout aussi malin. James Bond y trouve un adversaire de taille, et ne devra son salut qu'à un gadget de Q.
Q y fait aussi sa première apparition, en offrant à 007, son attaché-case piégé, dont les fonctions désuètes ne font que renforcer le réalisme et surtout l'époque du film. Car From Russia With Love est bel et bien un film de son temps. L'intrigue est placer en pleine guerre froide, et les tensions entre Est et Ouest sont bien à redouter suite à la crise des missiles de Cuba. Faisons donc collaborer l'espion de sa majesté avec une charmante fonctionnaire du KGB, qui a visiblement été choisie pour son physique et non pour ses qualités d'agent. Daniela Bianchi est en effet très jolie, et bien différente de notre chère Ursula Andress. Cette jolie pépée travaille donc pour l'ignoble Rosa Klebb, aussi laide que dangereuse, OSS 117 lui dirait surement: "Tu es une traître, comme ta petite taille le laissait deviner", puisque la bougresse trahit le KGB pour préférer le SPECTRE (Oui, parce qu'au SPECTRE, nous seulement on a des tickets-resto, mais en plus des 5 semaines de vacances annuelles, on travaille dans des endroits super sympa...Venise, Turquie, Bahamas...). Bond aurait été mal en point si les scénaristes ne lui avait offert un allié de choix, l'excellent Pedro Armendariz dans le rôle de Kerim Bey, un espion du MI6 dont les sous-fifres sont tous ses fils.
Loin des conventions qui feront les grands jours de la saga, From Russia With Love préfère le dialogue aux explosions, et se termine par un Climax des plus plaisants offrant à Bond à geste de bravoure, et flambant ainsi toute la flotte du Spectre dans le nord de l'Adriatique. Soigné scénaritiquement et techniquement irréprochable, le film voit sa bande-originale transcendée par une composition singulière de John Barry, acquérant ici son statut de Compositeur Officiel de la Saga.
From Russia With Love, sans être aussi iconique qu'un Goldfinger, s'avère être un excellent film d'espionnage. Une véritable volonté de renouvellement de la part de l'équipe du film, dont le seul bémol s'avère aujourd'hui l'âge du film. Clairement rétro, le film reste tout de même un opus des plus réussi pour une saga qui n'est pas prête de s'arrêter.