Red wine with fish. Well that should have told me something.

Fan de James Bond ( le pseudo et l'avatar mettent un petit peu sur la voie) depuis plus de 10 ans, je dois dire que pour moi From Russia With Love (FRWL pour les intimes) représente le chef d'oeuvre de la saga. Malheureusement ce film reste dans l'ombre de son petit frère Goldfinger sortit 1 an plus tard (Goldfinger que je trouve par ailleurs surestimé mais ça c'est une autre histoire). En effet lorsqu'on parle de James Bond, on pense souvent à l'Aston Martin DB5, à Oddjob et son chapeau tranchant, à Gert Fröbe en Goldfinger, à Shirley Bassey, mais bon on oublie trop souvent ce qui reste pour moi (et je n'ai pas peur
de le dire) l'un des plus grands films d'espionnage qu'est FRWL.

Car oui ! FRWL c'est l'espionnage avec un grand "E", on est très loin des blockbusters 100% action , avec voiture invisible et rayon laser qui détruise la planète (oui Die Another Day, c'est de toi que je parle). FRWL, c'est pour moi le scénario de James Bond, le plus abouti, il faut dire aussi que le roman de Fleming posait très bien les bases, avec une longue introduction représentant quasiment 1/4 du roman, où l'on voit le SMERSH ( et non le SPECTRE à l'époque) mettre au point toute les rouages de leur plan, dont aucun détail n'est mis de côté. FRWL en plus de ce scénario complexe (qui avouons-le reste assez rare dans les James Bond), excelle aussi de par son ambiance Guerre Froide, car c'est cette ambiance qui prônait dans la plupart des romans de Fleming, et malheureusement dans les films, cela est moins le cas (les plus réussis dans le genre reste FRWL et The Living Daylights, Octopussy dans une moindre mesure). L'ambiance pesante de Istanbul qu'on découvre dès les premières minutes avec la poursuite Bond/Bulgares/Red Grant. FRWL c'est aussi le plus Hitchcokien des James Bond, tout le monde à remarquer les similitudes avec la mort aux trousses que ça soit les scènes de l'Orient-Express ou plus nettement la poursuite avec l'hélicoptère. FRWL, c'est aussi la dernière fois (jusqu'au reboot avec Casino Royale) où Bond est vraiment livré à lui même et ne peut compter sur des montres lasers, stylo explosifs ou autres gadgets dont on a l'habitude. La confrontation avec Red Grant dans l'espace confiné d'une cabine de l'Orient-Express reste l'une des scènes les marquantes de la saga.

FRWL, c'est aussi un casting quasi parfait. Sean Connery EST James Bond, il avait déjà fait forte impression dans Dr No, mais là il est juste parfait, la classe british incarnée. Mais FRWL nous propose également à mon humble avis le panel de méchant le mieux réussi de la saga. On voit pour la première fois l'organisation du SPECTRE en action ( même si elle avait déjà été évoqué par le Dr No dans le premier film) avec les personnages de Ernst Stavro Blofeld, l'énigmatique boss de l'organisation, dont on ne voit pas le visage et qui caresse son chat persan ( gimmick qui sera parodié dans de nombreux films), le personnage est inquiétant dès son monologue sur la comparaison SPECTRE/poisson combattants. Je dois dire que Ernst Stavro Blofeld est même le mieux réussi lorsque l'on ne voit pas son visage (même si Telly Savalas nous livre une excellente prestation dans On her majesty's secret service). En plus du n°1, nous avons Kronsteen le n°5, maitre d'échecs, qui malheureusement apparaît très peu dans le film, mais n'en reste pas moins la personne qui a mis au point le plan du SPECTRE ( Who is Bond compared to Kronsteen) et puis sa mort d'un coup de chaussure à lame empoisonné est la première d'une longue liste de punition infligé par Blofeld a ses employés qui ont échoués ( suivront la chaise électrique, ou le bassin de piranha entre autres ). La n°3, Rosa Klebb, premier vrai méchant féminin de la saga est campé par une Lotte Lenya tout bonnement exceptionnelle mais malheureusement, elle apparaitra également que très peu dans le film. LE méchant du film restera sans doute l'un des meilleurs méchant de la saga (avec Zorin, Scaramanga et Silva), j'ai nommé le tueur du SPECTRE Donald "Red" Grant, incarné par Robert Shaw ( oui celui qui joue Quinn dans Jaws, un de mes autres films favoris). Grant qui est le parfait alter ego de Bond, qui joue son ange gardien au début du film en le sauvant à plusieurs reprises ( dans l'excellente scène de l'attaque du camp gitan par exemple), mais le paroxysme de cette confrontation entre Bond et Grant démarre lorsque ce dernier se présente comme le capitaine Nash à Zagreb, que ça soit la scène du diner ( et ce foutu vin rouge avec du poisson) qui débouche sur la scène où Grant tient Bond à sa merci dans sa cabine de l'Orient-Express. Le moment où Grant expose tout le plan du SPECTRE à Bond est juste parfaite ( de même que dans le roman d'ailleurs). Bond qui demande alors une dernière cigarette, et jouant avec la cupidité de Grant, lui propose 50 souverains d'ors pour cela, ce qui débouche, sur l'une des scènes les plus violentes scènes de la saga, et qui reste pour moi l'une de mes scènes préférées de la saga (avec l'éxécution de Locque dans For your eyes only), une bagarre dans le noir et dans cet espace confiné qui finit sur la mort de Grant par son arme favorite la montre équipé d'une corde de piano.
Mais que serait un James Bond sans les Girls, et c'est là que Daniela Bianchi (ancienne Miss Italie) fait le travail, l'appât parfait du SPECTRE. Tatiana Romanova reste ma girl préféré, la première fois que Bond l'aperçoit avec son simple ruban dans son lit (My mouth is too big), je fond littéralement. Tatiana qui sauvera d'ailleurs Bond et achèvera Rosa Klebb à la fin du film. Je dois dire que l'un des points films du roman par rapport au film est que Tania est vraiment laissé en retrait, et disparaît sans vraiment savoir ce qui lui arrive. Pour finir ce casting, on a Pedro Armendariz qui campe Kerim Bey, l'un des alliés les plus charismatiques de la saga (avec Columbo). Pedro Armendariz qui est d'ailleurs été très malade pendant le tournage, mais voulait absolument le finir.

En ce qui concerne les décors, comme je l'ai dis Istanbul respire cette ambiance Guerre Froide à la perfection. La musique est elle aussi excellente, que ça soit la chanson de Matt Monro ou encore l'excellent opening. En même temps John Barry, quoi.

Terence Young réalise donc pour moi le plus grand James Bond de l'histoire, le film d'espionnage parfait et mon film préféré, et qui je pense le restera très longtemps.

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le 9 oct. 2013

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Bondmax

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