Border
6.5
Border

Film de Ali Abbasi (2018)

Tina est laide. Outre son apparence grossière, elle possède une force étonnante et surtout un odorat extraordinaire. Ce sens est si fin qu’il lui permet de déceler les émotions des gens ! C’est très pratique pour son travail de douanière, et Tina excelle à capturer les trafiquants. Un jour, pourtant, elle croise un homme qui lui ressemble étrangement et qu’elle est incapable de renifler.


Un film sur les personnages mythologiques infiltrés dans notre société ? Quelle excellente idée ! Oui, mais le scénario provient de la nouvelle Gräns de John Ajvide Lindqvist, l’écrivain qui a créé le sulfureux roman Laisse-moi entrer.


Bon, ben non, du coup. Au lieu de développer une société parallèle, voire de l’urban fantasy, Border déborde de perversion sexuelle. John Ajvide Lindqvist avait déjà exposé ses fantasmes dans son premier livre. Je n’ai pas eu le courage de lire la nouvelle Gräns, mais le film est édifiant. On a droit à une scène de sexe surréaliste avec un pénis féminin et l’accouchement d’un homme. Ma foi, pourquoi pas. En revanche, la pédophilie est encore présente avec la très difficile bande-son d’un film pédopornographique. Âme sensible et parents, s’abstenir !


L’idée de départ est complètement mise de côté, écrasée par la perversion omniprésente de cette œuvre. Bébé étrange, pulsions sexuelles floues et genres indéfinis, le fantastique ne sert, comme dans Laisse-moi entrer, que de support à l’exposition des fantasmes de l’auteur. Et, cette fois, le réalisateur n’a pas eu la pudeur d’édulcorer des détails qui n’étaient vraiment, mais vraiment pas nécessaires. Par ailleurs, le personnage de Vore, censé jouer l’avocat du diable, ne sert à rien. Son plaidoyer pour justifier ses actes (par définition inacceptables) sonne creux, sa logique est bancale et il n’apparaît même pas comme un méchant crédible. En revanche, l’actrice qui joue Tina parvient à donner une belle profondeur de honte et d’incompréhension à son personnage, mais semble égarée dans cette œuvre immonde.


Border part d’une bonne idée, mais bascule rapidement dans un marasme sexuel qui débouche sur de la pédophilie. C’est dégueulasse et laisse une impression de saleté après le visionnage. Passez votre chemin.

OeilDePatrick
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il y a 4 jours

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