Borderland
5.2
Borderland

Film de Zev Berman (2008)

Ca commençait bien. Un flic mexicain moustachu qui survit à une exécution sectaire assez horrible et excessivement violente laissant ainsi entrevoir un scénar original confrontant ce vétéran face à des tarés. Et puis non, après cette séquence, on va du côté des states pour rencontrer les vrais héros: des petits jeunes tout beaux tout cools qui veulent aller au mexique pour passer un bon moment (et évidemment l'un d'eux est vierge ho ho ho). A partir de ce moment là, tout devient relativement mauvais.

La mise en scène, pour commencer, est remplie d'effets de style (surtout la séquence de champi hallucinogènes) mais le pire c'est que ces effets de style sont ratés car trop mous, mal exécutés. Le métrage est également mal rythmé, la faute à une scène d'intro trop forte et puis un long creux avant qu'enfin l'action ne repointe le bout de son nez. Question acteur, le héro a une drôle de tête: on dirait qu'il a de l'eyeliner et en plus il ressemble un peu à John Caviezel en raté (et maquillé).

Le scénario est un peu concon, se cachant un peu derrière l'excuse 'inspiré d'une histoire vraie'. En fait, l'auteur a le cul entre deux chaises tout au long du film : entre réalisme et fantastique, il ne parvient pas à se décider. Et les choix qu'il opère en fin de compte auront de quoi destabiliser puisqu'il démarre sur une impression de surnaturel pour finir sur quelque chose de très terre à terre (rendant d'ailleurs la résolution finale beaucoup trop facile, comme vous pouvez imaginer). Autres facilités scénaristiques trop évidentes, les personnages se rencontrent toujours au bon moment, et de façon improbable.

Question personnages, les méchants ont l'air intéressant à priori, sauf que leur background n'est pas assez travaillé: il en ressort une très mauvaise exploitation de ceux ci (par exemple, je trouvais intéressant qu'il y ait UN américain parmi les mexicains... mais finalement il ne sert à rien). Puis il y a ces passages étranges à la fin, dont la seule justification semble être de satisfaire les amateurs de gore ; sans aucune véritale raison, des méchants décident de tuer deux des gentils qui ne leur avaient rien fait (surtout qu'au même moment, le sacrifice tant attendu a lieu...). Encore plus bizarre, un de ces gentils venait d'être épargné deux scènes plus tôt (bon le pistolet s'était enrayé, mais c'est pas comme si c'était impossible de tuer à coups de crosse).

Par contre, là où on peut pêcher une bonne idée , c'est dans l'évolution du héro qui, au début du film, sort des phrases genre "quoi tu veux le faire (l'amour) avec une prostituée? Pour une première fois ça aurait peut être été mieux autrement, non?" et qui semble représenter l'amérique bien blanche, bien gentille tel qu'on veut souvent nous le faire croire, et puis qui, à la fin, devient une véritable bête comme.. comme... un mexicain! Bon, ça a déjà été fait, en mieux, mais au moins il s'agit d'une bonne idée à sauver. Dommage qu'entre ces deux extrême on ne ressente pas vraiment une transition.

Bref, un film plutôt raté, décevant car pas assez de gore, et un scénario qui démarrait trop bien pour être vrai. Au moins, on ne s'ennuie pas trop en dépit de tous ces défauts, et c'est déjà ça.



Moralité: si un jour le sosie mexicain de Richard Anconina propose de te raccompagner dans sa camionnette pourrave avec ses potes mexicains alors que t'es déchiré, passe ton chemin!
Fatpooper
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le 30 mai 2012

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