C’est le petit miracle de cette fin d’année. A la frontière entre Scott Pilgrim, Kick-Ass et Superbad, Bottoms est un teen movie absolument hilarant. Les répliques fusent comme jamais, l’utilisation de la musique est jouissive et le nombre de rire à la minute est plus élevé que les accusations contre Depardieu.
Après, je pense qu’on peut savoir après deux minutes si on va aimer ou pas. Le style d’humour n’est clairement pas pour tout le monde. On est constamment à la limite du malaise. Et cet art d’être toujours tout pile à la limite du gênant, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est l’humour le plus risqué qui existe, mais quand c’est réussi (je pense à l’humour d’Andy Kaufman ou M. Fraise par exemple), qu’est-ce que c’est bon. D’autant qu’ici, l’humour, c’est de l’acide sulfurique, la réalisatrice Emma Seligman ose aborder tous les sujets avec une noirceur rougissante.
Le pitch, c’est qu’on a deux amies paumées qui veulent absolument être déflorées. Et pour y arriver, elles vont créer une sorte de Fight Club pour se rapprocher des gonzesses populaires du lycée. On a vu ça cent fois avec des mecs hétéros mais de le faire avec deux filles gays, ça change toute la dynamique et encore une fois, c’est ultra osé. Surtout que les deux actrices sont absolument bluffantes de talent. Je connaissais Ayo Edebiri de la géniale série The Bear, je découvre Rachel Sennott qui est tout aussi exceptionnelle.
Et puis derrière la comédie, il y a tout un discours substantiel sur le consentement, l’empowerement, le patriarcat… On irait presque jusqu’à dire que Bottoms réussit tout ce que Barbie essayait de faire.
Un miracle, je vous disais.