Brazil s'inspire (notamment de 1984) mais arrive avec son univers propre à égaler son maitre tout en poussant l'idée du futur encore plus loin (normal certes, puisque le film sort plus de 35 ans après le livre d'Orwell).
L'histoire est "classique" dans le sens de déjà-vue : un simple citoyen qui s'échappe à sa façon (ici par le rêve) du monde totalitaire dans lequel il vit.
C'est cette ville, ses habitants et sa politique qui font qu'on reste encore fasciné à la fin du film par l'imagination de Terry Gilliam (le film date d'il y a 25 ans quand même). Ce sont les détails qui fourmillent sans cesse à l'écran qui font que Brazil est terriblement génial, un deuxième visionnage s'impose et tout devient encore plus clair...
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Pour ma part, la véritable claque arrive à la fin, lorsque Jack approche l'instrument mortel de la tête de Sam, le film s'emballe et notre cœur avec. Le rêve devient un refuge qui nous permet à nous aussi, rêveurs, de nous échapper de cette oppressante scène. Tout ce que nous rêvions de voir arriver se produit : l'immeuble maudit explose. Mais vite, ce sont des détails tels que la disparition de Tuttle attaqué par des feuilles de papier et les hallucinations de Sam qui permettent la prise de conscience que le rêve n'est pas loin. Malgré tout, lorsque le camion de Jill quitte la ville, la vision de paradis de la campagne nous fait espérer une dernière fois...
La dernière image, froide comme la mort, brise nos rêves et permet à Brazil d'atteindre la catégorie des films visionnaires et terriblement dramatiques.
Un chef d'œuvre à voir de toute urgence donc.
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