J’ai regardé ce documentaire, pas mal du tout, après celui de Disney+ consacré aux Beach Boys et c’est un survol plutôt intéressant mais rapide en 50 mn de la vie de Brian Wilson, autant influencé par Chuck Berry que Gershwin. Sans doute un peu trop rapide. On a les interviews récentes de Al Jardine et David Marks (copain d’enfance et guitariste du groupe de 1961 à 63). Mais pas l’ombre d’un Mike Love…Brian était un personnage complexe, torturé et qui s’est détruit au LSD, à l’alcool et à toutes sortes de médicaments, heureusement pas totalement à la différence de certains autres rock stars. Un musicien complet qui ne supportait pas qu’on l’appelle « génie », maître de la mélodie et des arrangements iconoclastes, des harmonies vocales ahurissantes avec ses frères ("In your room", "Caroline, no", une magie immédiate se dégage de ses chansons). Des journalistes comme Mishka Assayas interviennent aussi. Après l’échec commercial de « Pet Sounds » puis la débandade de son successeur « Smile » qui aurait dû sortir en 1967 avant d’être abandonné, Brian se retire peu à peu du groupe qui va continuer sans lui, sortant rarement de son lit ; c’est ce que Jardine explique, les Beach Boys ont appris à écrire des chansons et à se produire sans lui mais le succès ne sera plus jamais le même.
Brian a tout de même pu dans les années 2000 jouer l’intégralité de « Pet Sounds » et de « Smile » sur scène avec son groupe, une vraie revanche ! Sa version personnelle de "Smile" a fini par paraître en 2004 et on se dit qu'il aurait été dramatique qu'elle reste dans des tiroirs. Le documentaire s’achève sur l’hommage que lui a rendu Paul McCartney, sans doute au début des années 2000: il a dit de lui que les sons qu'il entendait dans sa tête et qu'il nous offrait étaient simples et brillants à la fois, et qu’une forme de génie musical rendait ses chansons douloureusement spéciales. Wilson est mort à 82 ans et Macca a avoué avoir perdu là « un cousin de sang et un partenaire musical ». Oui, ces deux-là faisaient bien partie de la même famille, des artistes hors-pair capables de créer des merveilles n’entrant dans aucune case. Une famille pas si étendue que ça si on y réfléchit. Je mets le documentaire de Disney + un bon cran au-dessus celui-ci, moins complet mais intéressant pour une découverte.