Ben voilà un film qui porte bien son nom "soufre". Ben carrément. Jeu de mots pourri à part, le spectateur est bien en enfer, et il va donc souffrir.
Sous prétexte de dénoncer la difficile condition des femmes au far west et d'en faire un western, les gars ont vraiment trop forcé la main et frôlent souvent le ridicule.
Je vais commencer par le positif car il y en a quand même un chouïa mais la liste est courte:
- les acteurs, je n'ai rien trouvé à redire, ils campent bien leur personnage, et Guy Pearce m'a vraiment foutu les boules, de peur, et de rage.
- les décors et l'ambiance sont indéniablement parfaits, on s'y croit, on est transportés à la bonne époque et effectivement, ça dépayse.
- la division en chapitres j'ai trouvé ça chouette, ça donne un côté Tarantinesque, moderne, qui certes, n'apporte rien sur le plan purement scénaristique, mais ça change un peu.
- l'histoire, pourquoi pas? C'est pas complètement plat et l'idée en soi, même si ça veut nous laisser aucun espoir sur l'humanité, et en particulier sur la gent masculine, ça nous donne une nouvelle perspective: l'Ouest Américain à travers les yeux des femmes, qui en effet, n'avaient pas le beau rôle.
Mais dans sa globalité le mec va loin quand même: pédophilie, inceste, violence graphique et psychologique, mort, équarrissage, suicide, prostitution et j'en passe. Ce n'était pas la peine d'inclure tous les sujets malsains et impardonnables dans un seul et même film bordel!! Mais en plus, le tout est illustré, appuyé, et la surenchère s'éternise...:
le père qui est entortillé dans ses propres boyaux, franchement, la brebis éventrée avec son agneau mort, la gamine fouettée jusqu'au sang,
quel intérêt? On a compris qui était le méchant et à quel point il l'était, pas besoin d'en rajouter!
Et puis il y a des choses (et des acteurs) très mal exploitées, comme les scènes avec Kit Harington qui finalement ne sont pas assez poussées en comparaison avec le reste du film où on doit se fader le moindre détail psychologique tordu.
Et pour finir, une telle violence gratuite au final me met mal à l'aise, car c'est la banaliser dans une complaisance malsaine et vraiment pas nécessaire. Ce n'est pas juste qu'à la base j'aime bien mater un film pour m'évader, me divertir, ou apprendre un truc, mais là, on n'avait pas besoin d'en arriver à ses extrêmes pour dénoncer l'horreur faite aux femmes, car la violence du film est en quelque sorte érotisée, sublimée, et ça n'apporte absolument rien de plus, ni aux nanas, ni aux pauvres spectateurs qui vont devoir se regarder un Jim Carrey, ou s'enquiller un double bourbon pour oublier ce à quoi ils viennent d'assister.