L’abus du « religieux » et des Ecritures dans toute son horreur et son abomination !
Avec Brimstone, Koolhoven signe un western sous forme de thriller biblique et/ou religieux qui n’a aucun lien avec son homonyme réalisé par Joseph Kane en 1949. Ce deuxième long métrage est sombre, noir pervers, désespéré et totalement désespérant, d’une grande violence, tant physique que, surtout, psychologique. Nous sommes aux antipodes d’une violence « stylisée » comme celle de Quentin Tarantino. Le spectateur entrera dans la salle pour un « spectacle » de 2h30 sans aucun espoir de rédemption. Brimstone a des analogies dans la perversité avec The Night of the Hunter (La nuit du chasseur). Toutefois, cet unique film de Charles Laughton fait presque figure de conte pour enfants de chœur comparé à la mise en images d’une histoire éprouvante par Martin Koolhoven.
Gageons que tous n’apprécieront pas son film (il aurait pu faire l’ouverture du BIFFF) qui mérite cependant d’être vu, voire revu par des spectateurs exigeants et/ou cinéphiles au-delà d’un public qui n’y verrait qu’un film de « genre ». Film « biblique » donc, avec une voix off, celle d’une narratrice dont on découvrira l’identité à la fin du film dont la structure temporelle est particulière. C’est que, à l’intérieur d’un prologue et épilogue qui se situent dans le présent de la narration, soit donc son « aujourd’hui », celle-ci est principalement antéchronologique.
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