Brimstone est une oeuvre qui dès le départ assume son côté terne et violent,sans moral, avec une esthétique inhérente à son sujet, on peut remarquer à quel point la photographie est sombre et inaugure ce que sera le film dans son entièreté, qui laissera peu de place à la lumière et à l'espoir.
Dès le début du film on est directement saisis par une vision très réaliste de cette époque, à l'image des contradictions de l'Amérique, tout ça porté par un réalisateur Européen, qui apporte une touche sans concession de la dureté de cette époque, avec une scène plus que banale à l'époque, un enfant mort né, qui fera rejaillir des doutes chez le personnage principal joué par Dakota Fanning et entraînera une réaction violente du père de l'enfant, portant le blâme sur sa mort.
Et c'est là que rentre en scène ce révérend, typiquement Américain amenant la bonne parole à des colons désabusés, celui qui régit la morale, et permet d'avoir quelque chose à se rattacher qui vient troubler l'héroïne, et amène donc le film sur un côté mystérieux, fantastique, ou cet homme serait responsable de ses maux, sans qu'on sache pourquoi, n'hésitant pas à tuer son mari, et à faire fuir la famille. Cela permet un questionnement sur ces prétendues valeurs morales, que le réalisateur n'hésite pas à balayer et à questionner tout le long du film, nous poussant nous même à remettre en question la religion et ses croyances, on sent d'ailleurs que c'est un Européen qui fait le film, qui pour un Western se détache beaucoup par exemple d'un Pale Rider de Clint Eastwood ou la religion était synonyme de lumière ,d'espoir, ici la religion n'est qu'un prétexte d'oppression.
Et donc pour rentrer dans une critique du film,c'est donc là qu'on se rend compte de la structure linéaire désordonnée qui en tant que parti pris je trouve très intéressante même si quelque peu prévisible, n'hésitant pas à amener petit à petit des éléments permettant de comprendre la globalité de l'histoire, pour permettre d'éclaircir par la vérité le brumeux mystère autour de ce film, au sens propre comme figuré, par ses innombrables scènes comme notamment au 4 ème chapitre avec le fils qui se fait tuer dans une magnifique scène n'hésitant pas à montrer la mort d'un "enfant" et c'est là la particularité du film qui tout le temps nous montre une violence indescriptible, ne s'arrêtant jamais pouvant rebuter certains personnes mais qui ose aller au bout de ses idées, projetant cette violence pour servir le propos du film qui est cette oppression vécue par les femmes au long de l'histoire.
On pensera d'ailleurs beaucoup à un Carpenter en voyant ce film, par le côté invincible de personnage magnifiquement joué par Guy Pearce, il se relève toujours et apporte ce côté fantastique au film, il ne semble être qu'une illusion, une projection de l'esprit de l'héroïne qui ne cherche qu'a être libre même si cela lui coûte la vie, et c'est donc cela au final en y pensant bien le prix de la liberté.