Quelle douceur dans ce monde de brutes !

Je craignais un scénario alourdi par le syndrome de La Tourette et le sacro-saint respect de toutes les différences. J'ai finalement savouré une somptueuse ballade dans le New York des années 50. Brooklin est certes bien déglingué - grands chantiers d'urbanisme obligent, il faut le vider de sa population - mais savourons : les brownstones aujourd'hui si recherchés sont là, avec leurs escaliers et leurs entresols, et le pont sur l'East River, le pont de Manhattan en arrière-plan (quel cadrage!) et les clubs de jazz de Harlem...
Le jazz, la photo, le rythme, et l'on en oublierait presque les moments de violence consubstantielles au genre. Le rythme surtout. Norton prend son temps, tout son temps. Ça n'abolit pas le suspense, ça l'installe solidement et ça dessine finement les personnages principaux. La précipitation, la saccade, c'est pour les crises de tics, gestuels ou verbaux. Mais au détective affligé et motherless, la caméra de Dick Pope et la musique de Daniel Pemberton apportent toute la douceur du monde.

PauleOpé
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 déc. 2019

Critique lue 142 fois

PauleOpé

Écrit par

Critique lue 142 fois

D'autres avis sur Brooklyn Affairs

Brooklyn Affairs
Behind_the_Mask
7

Bourrique de tics !

Après avoir vu la bande annonce, et accessoirement avant d'entrer dans la salle, on pourrait s'étonner de trouver l'excellent Edward Norton dans le siège de réalisateur. Ce serait oublier qu'il s'est...

le 4 déc. 2019

41 j'aime

4

Brooklyn Affairs
ServalReturns
7

Never go full retard

Agréable surprise ! J'avoue que la bande-annonce m'avait un peu inquiété : je craignais qu'Edward Norton (acteur estimable, malheureusement un peu disparu des radars ces dernières années) n'en fasse...

le 4 déc. 2019

19 j'aime

3

Brooklyn Affairs
Fatpooper
5

If !

Pas trop accroché. L'intrigue est un peu foutraque et pas très bien structurée. De plus, tous ces détails ne servent à rien au final quand il suffit de quelques révélations finales avec de lourdes...

le 2 avr. 2020

12 j'aime

Du même critique

Le Ghetto intérieur
PauleOpé
7

De ce ghetto intérieur on n'échappe pas non plus

Vicente et Rosita vivent en Argentine avec leurs deux filles et leur petit garçon. Ils ont fui l'Europe et la montée du nazisme. Vicente tient un magasin où il vend les meubles produits dans l'usine...

le 4 janv. 2020

1 j'aime

1

Le Cœur de l'Angleterre
PauleOpé
9

Le premier roman du Brexit ?

Quand la perspective du Brexit divise tout et tout le monde, chaque famille, chaque couple, et révèle une vraie fracture culturelle qu'on n'avait pas senti s'ouvrir. Quand tout à la fois la...

le 5 janv. 2020

1 j'aime

1

Heimat
PauleOpé
8

Heimat, embarquons pour un siècle de mutations

Incroyable comme les paysages du Hunsrück, en Rhénanie, cette communauté villageoise de Schabbach (inutile de chercher, celui-ci est inventé) et cette famille Simon que l'on suit de 1919 à 2000...

le 23 déc. 2019

1 j'aime