8
le 21 mars 2022
Memorie of murder
C’est tiré d’une histoire vraie, comme on dit. L’histoire vraie d’une affaire, l’affaire Bruno Reidal, brutale et insondable. Ou comment, en 1905 dans un petit village du Cantal, un séminariste de 17...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Film français et première réalisation de Vincent Le Port, Bruno Reidal nous raconte l'histoire d'un jeune garçon, Bruno, 17 ans, qui décapitera un enfant de 12 ans en 1905 avant de se constituer de lui-même à la police locale.
C'est un fait divers qui avait beaucoup scandalisé à l'époque, comment un jeune séminariste et paysan, chétif, réservé, mais brillant, a pu commettre un crime d'une telle sauvagerie ?
C'est un énorme choc et une immense réussite !
Le film nous ai raconté à travers les mots puissants de Bruno, ayant écrit dans des carnets le récit de sa vie et ce qui l'a poussé à tuer.
C'est là la première grande réussite du film ! Vincent Le Port ayant pu mettre la main sur les écrits du jeune tueur. Ce dernier étant un écrivain au style très précis ce qui nous donne une histoire initiatique très détaillée. On est quasiment dans une origine story d'un potentiel tueur en série.
De ce fait, le récit est assez sombre, glauque et parfois malsain. Bruno présente tous les traits d'un jeune homme timide et seul, mais rien de plus. Pourtant suite à divers événements, notamment une agression sexuelle d'un berger alors qu'il avait 10 ans, la bascule se fait totalement (il avait néanmoins quelques pulsions meurtrières dès ses 6 ans.) Que ce soient ses fantasmes morbides, sa haine de ses camarades tous « plus beaux et intelligents » que lui, son rapport maladif à la masturbation (qu'il associe avec ses envies de tuer), rien n'est épargné ou édulcoré, mais jamais dans la gratuité.
Alors que le film aurait pu tomber dans le voyeurisme, la mise en scène très naturaliste sublimée par une photographie magnifique donne un aspect quasi-onirique ou fantastique au film. Magnifié également par la voix étrange et douce de Dimitri Dore (une révélation dans le rôle de Bruno Reidal) posée sur un texte passionnant d'ambiguïté, de paradoxe et de tristesse.
Le réalisateur épouse le point de vue de Bruno, tout le film se déroule à travers le regard sans jamais prendre en pitié le spectateur, nous ne sommes pas en lui, nous le suivons et constatons ses actes.
Cette élégance dans la réalisation même dans l'horreur permet de ne jamais tomber dans le too-much, mais surtout d'offrir une puissance émotionnelle forte et une pureté absolue sur ce personnage de Bruno.
Car Bruno Reidal n'est pas un monstre, c'est un jeune avec ses pulsions, ses doutes, ses rêves. Il est étonnamment très lucide sur le bien et le mal et combattra toute son enfance contre ses envies de meurtres.
« Quoique je fasse, les scènes de meurtres sont pour moi plein de charme. »
Il faut néanmoins préciser, que Bruno Reidal présente des scènes chocs, assez graphiques, que ce soit l'agression sexuelle d'un enfant ainsi que le meurtre final, tout est montré assez frontalement et pourra rebuter une partie du public. Mais ce serait oublié toute la beauté du long-métrage !
Bruno Reidal est donc un premier film fascinant, puissant, percutant, qui ne laissera personne indifférent et se permet d'être non seulement un excellent premier film, mais un grand film tout court !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Journal de bord 2022 - Depuis Gotham jusqu'à Pandora, Les meilleurs films de 2022 et Les meilleurs films français de 2022
Créée
le 27 mars 2022
Critique lue 126 fois
8
le 21 mars 2022
C’est tiré d’une histoire vraie, comme on dit. L’histoire vraie d’une affaire, l’affaire Bruno Reidal, brutale et insondable. Ou comment, en 1905 dans un petit village du Cantal, un séminariste de 17...
le 26 août 2022
A quoi bon exhumer cet effroyable fait divers remontant à plus d'un siècle et mettre en lumière l'acte atroce d'un séminariste de dix-sept ans travaillé de pulsions sadiques qui finalement les...
le 28 août 2022
Le 1er septembre 1905, Bruno Reidal, jeune séminariste de 17 ans, s'accuse du meurtre de François Raulhac, 12 ans. En prison, pour tenter de comprendre son geste, le professeur Alexandre Lacassagne...
le 17 mars 2023
John Wick fut le succès que personne n’avait prédit. Avec ses airs de série B de luxe porté par un acteur en chute libre qui n’a jamais concrétisé après Matrix, le film aurait pu être un...
le 21 juin 2022
Elvis – Comment dévitaliser ses propres légendes !Depuis le succès retentissant de Bohemian Rhapsody, quoi qu'on pense de la réussite du film, Hollywood enchaîne les biopics clinquants à...
le 22 août 2021
Alors que la France n’aura pas eu le droit à une sortie en salle, The Green Knight arrive finalement sur Prime video en ce début d’année 2022. Devant sortir en 2020, la pandémie aura eu raison et...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique