J’ai découvert Buffalo ’66 un peu par hasard, et c’est un film qui reste en tête bien après le générique. Vincent Gallo y campe un personnage paumé, sorti de prison, nerveux, maladroit, qui kidnappe une jeune femme (Christina Ricci) pour l’emmener voir ses parents. Sur le papier, ça pourrait être glauque, mais le film glisse lentement vers quelque chose de tendre et d’étrangement beau.
L’esthétique est marquante : image granuleuse, couleurs délavées, cadrages bizarres… ça donne un ton unique, presque inconfortable. Et pourtant, au milieu de cette froideur, il y a une vraie douceur qui naît entre les deux personnages, surtout dans la fameuse scène du bowling, absolument hypnotisante.
Ce n’est pas un film parfait : parfois trop maniéré, parfois un peu bancal. Mais c’est précisément ce côté brut et fragile qui fait son charme. On sent une sincérité rare, une œuvre qui ne ressemble à aucune autre.