Restez pour la scène post générique (remake de la course dans Mauvais Sang).

C'est un montage d'archives mais pour moi moins ennuyeux et incompréhensibles que ceux équivalents de Jean-Luc Godard. Je n'ai bien sûr pas tout compris ou tout saisis mais ça reste captivant. (par exemple, je ne sais pas qui est l'homme à moustaches, lunettes de soleil et chapeau à la Mitterrand qui monte dans une limousine; avec son loden sur le dos, on dirait Jean Marais déguisé en Mafieux moustachu/Fantômas...à 00:15:49).

Je l'avais vite abandonné lors de mes premières tentatives.

Le début m'était pénible et pas passionnant: on voit Carax sur son lit, en pyjama, couille quasi dépassant à la Reiser, aux gros pieds aussi énormes que ceux de l'avatar de Demolition-Man sur SC ^^

Pire, l'image devient soudain dégueulasse, comme si en négatif de photos du passé (je ne sais pas comment s'appelle cet effet...ça me rappelle les effets spéciaux dans le clip Ashes to Ashes de Bowie...le réalisateur Mark Romanek avait donné un coup de pieds accidentel à leurs machines...ils ont aimé les effets d'image et ont noté où étaient les curseurs pour le reproduire pour déformer l'image de David Bowie...Carax est filmé pareil or il fume et tape justement ses cendres/ashes donc peut-être c'était fait exprès et une allusion?

Au sujet du tournage du clip "ashes to ashes" (très cher à l'époque), un vieux qui promenait son chien est rentré dans le champ sur la plage...l'équipe n'avait pas assez de gens pour faire bouchon,

le vieux persiste...les réalisateurs David Mallet (et le maintenant connu Mark-Photo Obsession- Romanek ) tentent poliment de le convaincre et lui demandent s'il sait qui est Bowie:

"yeap, he's a cunt in a clown dress"/"un petit con dans une jupe de clown"!

..et Bowie qui avait entendu, a raconté par la suite que c'est le déclenchement de son "atterrissage", de son retour vers le vrai David Jones, que ça l'a ramené à un niveau plus simple

(immense classe ce bonhomme!! d'admettre et sourire à ce sujet).

Plein de références, allusions, au sein de private jokes m'ont sans doute échappé comme dans les films de Godard.

Ce que j'ai aimé:

• J'ai réussi à reconnaitre la voix de Michel Simon. Dans un Godard à la forme similaire, j'avais miraculeusement reconnu Walter Brennan disant plusieurs fois "have you ever been bitten by a dead be"/"z'avez jamais été piqué par une abeille morte"?

• pour la super scène où on voit sa fille lui racontait un rêve impliquant un requin et lui demandant pourquoi il ne l'a pas aidée, on reconnait les bords de Seine à Paris? La petite fille pensait que son rêve était réalité et pensait que son père jouait avec elle. Une scène un peu Matrix
• on voit aussi les Buttes Chaumont où Monsieur Merde va faire caca dans la pelouse comme un chien...donnant l'occasion à Denis Lavant de nous montrer son cul.
• Guillaume Depardieu joue un chanteur

Ce que j'ai pas aimé ou pas compris:

• Il présente des photos de Polanski à différentes périodes de sa vie et ses accomplissements, exploits à chacun de ses âges...
• dans le métro parisien, un couple mixte, un grand gros noir amoureusement serrant une naine blanche sont soudain aspirés hors du wagon et tués...leur mort est saluée par une voix off disant "bonne nouvelle"...suivie de l'arrivée dans la station "Bonne Nouvelle".
• Jean-François Balmer joue un présentateur de JT mais juste avant le drapeau Français est défiguré: juste avant le sigle de monsieur Merde apparait sur le drapeau Français (sic)...un gros M sur le Bleu Blanc Rouge (00:18:12).
• les vieux comme Carax pensent sans doute comme moi que des nouvelles générations passent que leur temps sur les réseaux sociaux et sont obsédées de "selfies" dans lieux de vacances ou se prendre "en photo avec célébrités" en selfie or on voit une photo de Carax avec Léo Ferré, c'est pas pire! (00:04:24). La technologie change mais c'est toujours un selfie avec quelqu'un de connu qu'on aime?...
• je n'ai pas aimé ou compris l'intertitre en lettres capitales: "OF TIME AND THE RIVER" à part qu'elle me rappelle le réalisateur anglais mort récemment Terence Davies "of time and the city" au sujet de Liverpool??.

Ce que j'ai adoré:

• il utilise des bulles de Tintin (le film doit coûter plus cher qu'il n'y parait): notamment une de mes préférées, celle où une sorte de Gérard Lenorman vieux crie à la fin du monde.
• Jean-François Balmer joue un présentateur de JT
• mon passage préféré est celui des archives me faisant découvrir Isadore Greenbaum mais où je n'avais pas du tout, du tout, compris que ce rassemblement nazis qu'il interrompt, était aux Etats Unis???!!! J'ai vraiment pensé que c'était en Allemagne C'est sans doute pourquoi la page wiki d'Isidore me dit qu'il est mort en 1997...sinon il serait mort avant.
• dans la BO, j'ai reconnu Daniel Johnston.
• et lors de la scène qui m'a impacté le plexus où il fait découvrir son garage , son jardin secret , à son frère...il passe sur la platien: I remember Clifford
• récemment, en interview, Luc Besson rendait hommage à ses techniciens vivants, regrettant que eux au moins ne soient pas "plus reconnus" : le "Dernier Combat a été le premier film en Dolby stéréo. Valerian,le premier en Atmos." Ici, la fin rend hommage à un Jean-Yves sur des images de Bonne nuit les petits(émission pour enfants des années 60).
• internet me fait penser que c'est Jean-Yves Escoffier ("assistant opérateur, notamment sur Shoah de Claude Lanzmann (puis) Mauvais Sang et Les Amants du Pont-Neuf[)
• le meilleur passage pour moi est la scène toute finale après le générique : la poupée du film Annette refait la scène de la course de Denis Lavant dans Mauvais sang sur le titre de Bowie Modern love.
• un des autres extraits de film (je ne sais pas encore duquel) est un homme et une femme à table, lui a un oeuf à la coque, elle, du chocolat chaud...on comprend que c'est un date...puis la caméra se focalise sur leurs mains et doigts dont les seuls mouvements nous font comprendre ce qui se passe hors-champ...j'adore ça...il lui a pris une main et solicite un baiser...sa main à elle sur la cuillère en tremble ...c'est aussi une de mes scènes préférées dans Reviens moi/Atonement de Joe Wright (00:03:17).

Ce qui m'a fait éclaté de rire:

• un extrait de film muet est un Intertitre (je ne sais pas encore quel film): "When John was twenty-one, he became one of the seven million that believe New York depends on them" (à ses 21 ans, John a aussi cru que c'est New York qui avait besoin de lui)...peut-être une allusion sans doute à la période où le succès monte à la tête d'un très jeune artiste dont les exigences deviennent alors déraisonnables?