Durant la guerre, un jeune homme prend une balle dans le dos, le paralysant la partie inférieure de son corps. Cet ex-soldat va mal vivre sa nouvelle condition de paraplégique, au grand dam de sa fiancée...

Pour sa première apparition au cinéma, Marlon Brando donne une composition très impressionnante, car, mû de la Méthode, il donne vraiment l'impression d'être un homme diminué, faible, et, comme plus rarement dans la suite de sa carrière, au service total du film, son inexpérience des caméras laissant déjà place à un grand talent naissant.
Brando joue son rôle de manière à ce qu'on ne ressente aucune empathie à son égard, car il devient rapidement désagréable, avec son médecin, et surtout avec sa fiancée, qui veut encore croire en leur amour, et se proposera de se marier envers et contre tout.

Plus surprenant encore, le film laisse une grande évocation sur l'impuissance sexuelle, voire leur infertilité, comme le montre une scène formidable dans une paroisse où une femme demande au médecin si elle pourra avoir à nouveau un enfant avec son mari paralysé. Brando est aussi touché, car lors la nuit de noces, celle-ci sera écourtée par la gêne que ressent sa femme à le voir dans ce fauteuil, mais le reste de la scène ne laisse guère de doutes sur l'envie sexuelle de la femme qui pourrait ne pas être comblée.

Agrémenté de très beaux seconds rôles (dont le médecin, incarné par Everett Sloane, qui joue un médecin froid, mais qui finira par dire la vérité à Brando), "C'étaient des hommes" est un film très fort sur la destinée d'hommes brisés revenant de la guerre, mais dont il leur faut livrer une plus grande bataille de retour au pays ; celle de survivre.
Fred Zinnemann livre un sujet très personnel, car il a toujours ressenti un profond malaise sur le fait d'être revenu de la guerre indemne, mais à travers ce film, il veut rendre hommage à ces anonymes qui souffrent dans l'ombre.
Boubakar
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le 28 juil. 2012

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