Ça : la rigolo-horreur grosse prod de la rentrée

Un clown-démon qui habite les égouts joue avec les émotions les plus intimes de chaque enfant pour se nourrir de leur peur, et les enlever. C’est fait pour faire peur : c’est la grosse prod´ horreur de la rentrée, qui cible spécialement tous les enfants des 90´s que nous sommes, qui avons été marqués par le roman de Stephen King ou le téléfilm qui était passé sur M6 à l’époque, bien ancrés dans l’inconscient collectif. Car qui n’a jamais entendu cette voix dans ses cauchemars… Ils flottent tous en bas…


Dans les années 80, dans la ville de Derry aux états unis, des enfants disparaissent mystérieusement. La « bande des ratés », 7 enfants qui se sont régulièrement les souffre-douleurs des gros bras de l’école, enquêtent sur le phénomène suite à la disparition du petit frère de l’un d’eux. Ils comprennent peu à peu qu’ils ont affaire à un phénomène paranormal dont les adultes ne peuvent pas avoir conscience. Leurs visions se multiplient : visions d’horreur d’un clown diabolique, qui se transforme à volonté pour les mettre face à leurs peurs les plus personnelles. Afin de sauver leurs frère et camarades, ils décident d’attaquer, malgré les problèmes d’ados, les peines de cœur et des parents pas toujours bien nets.


Voilà un film taillé pour le succès commercial, et qui ne pouvait pas ne pas marcher. D’ailleurs, il a déjà battu tous les records d’entrées pour un film d’horreur aux États-Unis. Il joue sur plusieurs modes : celle des films d’horreur, qui deviennent de plus en plus grand public. Celle du revival années 80 : ceux qui ont suivi la série Stranger Things ont comme une impression de déjà-vu. Un jeune acteur en commun, qui joue le même rôle avec les mêmes blagues en dessous de la ceinture, une bande de gosses sur des vélos qui mènent l’enquête, des parents à côté de la plaque, des caïds qui prennent une bonne leçon : c’est une recette classique. Et bien sûr, la reprise du roman de Stephen King, œuvre majeure de la pop-culture qui, avec la première série de téléfilms qui en ont été tirés, sont des référence pour toute une génération, ne pouvait que garantir un grand nombre d’entrées.


Qu’en est-il du résultat ? Pour moi, l’ensemble est un divertissement agréable, parfois rigolo et visuellement travaillé. J’ai sursauté pas mal de fois (il faut le savoir si vous venez avec moi voir un film qui fait peur : je fais carrément des bonds sur ma chaises). Il y a
un peu de violence et de sang mais pas trop, et un des côtés les plus noirs se situe peut-être dans les rapports avec les parents, parfois bien timbrés, voire violents. Dommage que les histoires personnelles de chaque enfant ne soient pas plus développées.


Du coup, on ne s’ennuie pas malgré les 2h15 du film, les apparitions fantasmagoriques sont efficaces, mais on n’est un peu déçu par le manque d’originalité de l’ensemble. J’ai lu quelque part que le clown Ça de Stephen King était un symbole du pédophile, qui se déguise en un personnage sympathique pour attirer les enfants à lui et se transformer en ce qu’ils craignent le plus. Cet aspect est plutôt simplifié, et le démon pourrait être n’importe quel fantôme de film, puisque l’aspect psychologique n’est que peu approfondi. Dommage, parce que les acteurs, enfants comme clown, ont un bon potentiel et sont souvent touchants, mais les visions ne viennent pas avec assez de subtilité et la tension ne s’installe jamais complètement.


D’autres critiques livres, films, BD… sur mon modeste blog : oiseaux-crames.blogspot.com

Gros_oiseau
6
Écrit par

Créée

le 17 sept. 2017

Critique lue 277 fois

Gros_oiseau

Écrit par

Critique lue 277 fois

D'autres avis sur Ça

Ça
Behind_the_Mask
7

L'égout et les douleurs

Ultra attendu depuis l'annonce de sa mise en chantier, over hypé dans les moindres détails de ses intentions et de son tournage, classification jugée hardcore, célébration anticipée d'un retour aux...

le 20 sept. 2017

116 j'aime

25

Ça
MatthieuS
8

Le trône du King

Les adaptations des œuvres de Stephen King ne se comptent pas sur les doigts d’une main, et ce depuis plusieurs années. On en dénombre plus de 80 à l’heure actuelle et le rythme n’est pas prêt de...

le 22 sept. 2017

103 j'aime

32

Ça
trineor
4

Stridence. Silence. BWwuUÂââRGH ! (Ou l'art du procédé horrifique en 357 itérations)

Je ne vais pas dire que ça me soit aussi antipathique que peut l'être la pâtée moyenne de chez Blumhouse dans la veine Wan : au moins ici, le propos qui vient poindre sous l'horreur nous épargne les...

le 17 sept. 2017

81 j'aime

7

Du même critique

Eraserhead
Gros_oiseau
8

Poésie noire

Film-poésie noire visuelle et sonore, Eraserhead est une expérience lente, angoissante et insensée qui ne ménage pas le spectateur non-averti. Il n’y a pas vraiment de violence mais une ambiance...

le 11 juin 2017

Grave
Gros_oiseau
6

Miam miam

L’histoire Justine commence sa première année d’études pour devenir vétérinaire, dans la même école que sa sœur aînée. Végétarienne, elle est soumise au bizutage et forcée à manger de la viande...

le 6 mars 2017